Villages flottants du Tonlé Sap : traditions et menaces écologiques

Découvrez les villages flottants du Tonlé Sap au Cambodge, entre mode de vie ancestral et défis écologiques liés au tourisme et au climat.

11/1/202517 min temps de lecture

Village flottant au Cambodge
Village flottant au Cambodge

Les villages flottants du Tonlé Sap : entre traditions et menaces écologiques

Au cœur du Cambodge s’étend un lac immense, presque un océan intérieur, dont le visage change au rythme des saisons. Le Tonlé Sap, véritable poumon du pays, façonne depuis des siècles la vie de milliers de familles qui y ont bâti leurs villages flottants. Ici, tout semble en mouvement : les maisons glissent sur l’eau, les marchés flottent au gré du vent, et les enfants rament vers l’école comme d’autres marcheraient jusqu’à la cour de récréation. Ces communautés, à la fois isolées et profondément connectées à leur environnement, incarnent une manière de vivre intimement liée à la nature.

Autour de Kampong Phluk, Kampong Khleang, Mechrey ou encore Chong Khneas, les visiteurs découvrent un univers où la terre et l’eau ne se distinguent plus. La pêche, la navigation et les échanges rythment le quotidien d’habitants qui ont appris à composer avec les crues et les décrues du plus grand lac d’Asie du Sud-Est. Pourtant, derrière cette image pittoresque, se cache une réalité plus fragile. La hausse des températures, la surpêche, la déforestation et l’essor du tourisme de masse viennent perturber un équilibre séculaire.

Le Tonlé Sap n’est pas seulement un lac : c’est une mémoire vivante du Cambodge, un miroir des changements sociaux et environnementaux à l’œuvre dans toute la région. Chaque saison, il donne et il reprend, nourrissant des millions de personnes tout en révélant la précarité d’un mode de vie suspendu à la surface de l’eau.

Dans ce reportage, il s’agira de plonger au cœur de ces villages flottants pour comprendre comment les traditions perdurent face aux menaces écologiques. Derrière les filets de pêche et les planches de bois, il y a des histoires de résilience, de transmission et de survie. De la quiétude des matins brumeux à la fébrilité des marchés aquatiques, les habitants du Tonlé Sap livrent une leçon d’adaptation, mais aussi une alerte sur les dérèglements qui bouleversent leur monde. Ce voyage entre tradition et modernité, entre beauté et vulnérabilité, invite à regarder autrement le Cambodge, à travers les reflets mouvants de son lac sacré.

1. Un mode de vie ancestral façonné par l’eau

1.1. Une existence suspendue entre ciel et lac

Depuis des générations, la vie sur le Tonlé Sap s’organise autour du rythme des eaux. Lorsque la mousson gonfle le Mékong, le lac s’étend et engloutit les plaines, multipliant sa superficie par cinq. Quand la saison sèche revient, les eaux se retirent lentement, révélant des étendues boueuses où les maisons sur pilotis paraissent flotter dans le vide. Entre ces deux mondes, les habitants du Tonlé Sap ont appris à bâtir un mode de vie d’une rare souplesse. Leurs maisons en bois léger, souvent peintes de couleurs vives, reposent sur des bidons ou des bambous tressés, permettant de suivre la montée et la descente du niveau du lac sans jamais s’ancrer au sol.

Chaque village flotte à sa manière. À Kampong Khleang, les habitations se dressent sur des pilotis de plusieurs mètres de haut, comme un labyrinthe aérien. Plus au sud, à Chong Khneas, les maisons sont directement posées sur l’eau, reliées par des passerelles précaires. Là, les habitants vivent au rythme du vent, des vagues et du va-et-vient des barques. La pêche demeure la principale source de revenus, mais l’équilibre entre tradition et modernité devient de plus en plus instable. Les moteurs remplaçant les rames, les antennes satellites surgissant sur les toits flottants, les enfants naviguant entre deux mondes – celui de leurs ancêtres et celui d’un avenir incertain.

1.2. La pêche, mémoire vivante d’un peuple

Le lac nourrit tout un pays. Chaque aube, des centaines de pirogues quittent les villages, glissant dans la brume pour relever les filets tendus pendant la nuit. Les prises varient selon la saison : poissons-chats, tilapias, crevettes, parfois même serpents d’eau douce. La pêche n’est pas qu’un métier, elle est une identité, un héritage transmis de père en fils, de mère en fille. Autour du Tonlé Sap, les gestes n’ont presque pas changé depuis des siècles : la main qui lance le filet, l’œil qui lit le courant, le silence avant le lever du jour.

Pourtant, cette tradition vacille. Les ressources du lac diminuent sous l’effet de la surpêche et de la modification du débit du Mékong. Les anciens racontent que, jadis, le poisson abondait au point de nourrir des villages entiers. Aujourd’hui, les pêcheurs doivent s’aventurer plus loin, parfois sans certitude de ramener assez pour vivre. Dans ce contexte fragile, la solidarité entre familles devient essentielle. Les marchés flottants sont plus qu’un lieu d’échange économique : ils sont un espace de partage, de nouvelles et de survie collective. Sur le Tonlé Sap, chaque poisson vendu raconte un peu l’histoire d’un peuple qui lutte pour maintenir le lien entre sa vie et son lac.

2. Des villages au rythme des saisons

2.1. La métamorphose du lac

Le Tonlé Sap n’est jamais le même deux fois. Sa respiration suit celle de la mousson : quand les pluies gonflent le Mékong, le courant s’inverse et l’eau s’engouffre dans le lac, inondant forêts et rizières alentour. Cette montée spectaculaire transforme les paysages et redessine la vie. Les maisons, autrefois posées sur des berges boueuses, se mettent alors à flotter. Les écoles, les marchés, les pagodes s’élèvent avec le niveau du lac, comme si le village entier glissait doucement sur l’eau. À la saison sèche, le mouvement s’inverse. Le lac se rétracte, les canaux se resserrent, et les barques doivent parfois être tirées sur plusieurs mètres de vase pour rejoindre le courant.

À Kampong Phluk, cette transformation saisonnière est particulièrement frappante. Durant les mois de mousson, les rues deviennent des couloirs d’eau. Les enfants pagaient jusqu’à l’école, les chiens dorment sur les passerelles, les pêcheurs se hissent sur les toits pour surveiller les filets. Puis, quand vient la saison sèche, les mêmes maisons se retrouvent suspendues à plusieurs mètres au-dessus du sol, leurs immenses pilotis révélés par le retrait des eaux. Cette alternance entre abondance et retrait façonne non seulement le paysage, mais aussi la mentalité des habitants : vivre au Tonlé Sap, c’est accepter le changement comme une constante, ne jamais se croire propriétaire d’un lieu, seulement invité à le partager avec la nature.

2.2. La dépendance à la nature et les fragilités humaines

Cette relation intime entre les habitants et leur environnement est à la fois une force et une vulnérabilité. Le Tonlé Sap nourrit, protège, transporte, mais il peut aussi menacer. Les inondations plus violentes, les crues imprévisibles et les variations extrêmes du climat bouleversent désormais ce cycle millénaire. À Mechrey, certains habitants racontent comment les crues tardives ont détruit leurs cultures flottantes ou emporté leurs filets. D’autres évoquent la raréfaction des poissons et la difficulté de subvenir aux besoins de leurs familles.

La saisonnalité, autrefois prévisible, devient source d’inquiétude. Les jeunes générations, attirées par les villes, quittent peu à peu les villages flottants, laissant derrière elles une population vieillissante. Pourtant, malgré ces incertitudes, la vie continue sur le lac. Chaque saison apporte sa part d’espérance : les premières pluies comme une promesse, le retour des poissons comme un signe de renouveau. C’est ce fragile équilibre, à la fois poétique et précaire, qui fait du Tonlé Sap un monde unique, où le temps se mesure non pas en jours, mais en cycles d’eau et de lumière.

3. Les impacts du tourisme sur le Tonlé Sap

3.1. L’essor d’un tourisme à double tranchant

Depuis une quinzaine d’années, les villages flottants du Tonlé Sap sont devenus l’une des excursions les plus populaires depuis Siem Reap. Les visiteurs, fascinés par ce mode de vie hors du temps, embarquent sur des pirogues motorisées pour découvrir Kampong Phluk, Mechrey ou Chong Khneas. Les circuits se multiplient, promettant des “rencontres authentiques” et des “voyages au cœur du Cambodge traditionnel”. Pour beaucoup de familles locales, cette arrivée massive de visiteurs représente une source de revenus nouvelle : vente d’artisanat, restauration, excursions guidées. Le tourisme a permis à certains villages de financer des écoles, d’améliorer les conditions de vie ou de diversifier leurs activités économiques.

Mais cette manne reste fragile et inégalement répartie. À Chong Khneas, souvent critiqué pour ses dérives commerciales, une grande partie des bénéfices échappe aux habitants, captés par des intermédiaires ou des entreprises extérieures. Le va-et-vient incessant des bateaux de touristes trouble la tranquillité du lac, provoque des nuisances sonores et endommage les berges. Les moteurs polluent l’eau, déjà mise à rude épreuve par la pêche et les déchets domestiques. Derrière les sourires et les paysages pittoresques, le Tonlé Sap souffre d’une fréquentation qui dépasse parfois sa capacité d’accueil.

3.2. L’émergence d’un tourisme plus responsable

Face à ces dérives, de nouvelles initiatives locales cherchent à promouvoir un tourisme respectueux du lac et de ses habitants. À Mechrey, par exemple, un projet communautaire géré par les villageois propose des balades en barque à rame, limitant la pollution sonore et favorisant le contact direct avec la population. Les visiteurs y découvrent la vie quotidienne, les techniques de pêche traditionnelles et la richesse écologique du lac sans altérer son équilibre. D’autres programmes encouragent la réduction des plastiques, la sensibilisation des guides et la mise en avant de l’artisanat local plutôt que de simples souvenirs importés.

Cette évolution lente mais réelle témoigne d’une prise de conscience croissante : le Tonlé Sap ne peut être réduit à une carte postale vivante. Préserver son authenticité, c’est garantir la survie même des communautés qui y vivent. Pour que le tourisme devienne un moteur de développement plutôt qu’un facteur de destruction, il doit s’ancrer dans le respect du rythme du lac, de ses habitants et de sa mémoire. Entre promesse économique et menace écologique, le Tonlé Sap cherche encore la juste mesure d’un équilibre durable.

4. Une biodiversité menacée par les changements environnementaux

4.1. Un écosystème vital pour tout le Cambodge

Le Tonlé Sap n’est pas seulement un lac : c’est un écosystème d’une richesse exceptionnelle, classé réserve de biosphère par l’UNESCO. Il abrite plus de 300 espèces de poissons, des dizaines d’espèces d’oiseaux migrateurs, ainsi qu’une flore unique adaptée aux crues saisonnières. Les forêts inondées qui bordent ses rives servent de zones de reproduction pour une grande partie de la faune aquatique du Mékong. Chaque année, lorsque les eaux montent, ces forêts deviennent un immense sanctuaire où la vie éclot dans un silence suspendu. Les habitants du lac, qu’ils soient pêcheurs ou cultivateurs flottants, dépendent directement de cette biodiversité pour leur survie. La moindre variation du cycle naturel affecte les prises, les récoltes et, par extension, la stabilité économique de tout le pays.

Pourtant, cet équilibre millénaire s’effrite peu à peu. Les barrages construits en amont sur le Mékong perturbent la circulation naturelle de l’eau, réduisant la fertilité du lac et modifiant la migration des poissons. Les activités humaines, la déforestation des berges et la pollution grandissante accélèrent la dégradation de cet écosystème déjà fragile. À Kampong Khleang, certains habitants évoquent une eau autrefois limpide devenue trouble, des bancs de poissons disparus, des zones entières de forêts submergées qui ne repoussent plus. Ce qui faisait la richesse du Tonlé Sap – sa capacité à se régénérer – semble aujourd’hui menacé par l’épuisement des ressources et l’indifférence collective.

4.2. Les conséquences du changement climatique

Le changement climatique amplifie ces déséquilibres. Les saisons deviennent imprévisibles, les pluies plus violentes et les périodes de sécheresse plus longues. La hausse des températures accentue l’évaporation et favorise la prolifération d’algues, qui appauvrissent l’eau en oxygène. Certaines années, le niveau du lac descend à un point critique, affectant non seulement la pêche mais aussi la navigation et l’approvisionnement en eau potable. Les habitants doivent alors s’adapter dans l’urgence : déplacer leurs maisons, creuser de nouveaux canaux, abandonner certaines zones devenues trop instables.

La dégradation de la biodiversité du Tonlé Sap ne concerne pas seulement le Cambodge, mais toute l’Asie du Sud-Est. Ce lac, cœur battant du bassin du Mékong, régule en partie le climat régional et la sécurité alimentaire de millions de personnes. Sa fragilité est le reflet d’un déséquilibre plus vaste entre les sociétés humaines et les cycles naturels. Derrière les paysages paisibles du Tonlé Sap, c’est tout un monde qui vacille, rappelant que la beauté de ces villages flottants repose sur un équilibre désormais menacé.

5. Entre tradition et avenir : la résilience des habitants du Tonlé Sap

5.1. La transmission d’un savoir-vivre ancestral

Malgré les bouleversements, les habitants du Tonlé Sap continuent de préserver leurs coutumes, leurs rites et leur rapport sacré à l’eau. Dans chaque village, la vie communautaire reste le socle d’une organisation sociale fondée sur la solidarité. Les anciens enseignent aux plus jeunes comment lire les courants, reconnaître les signes de la météo, construire une maison flottante stable, ou encore réparer une barque avec les moyens du bord. Ces savoirs, transmis oralement, représentent un patrimoine immatériel d’une valeur inestimable. À Kampong Phluk, les fêtes bouddhistes rassemblent encore tout le village, les offrandes flottent entre les maisons, les prières résonnent au rythme des cloches et des rames. Ces moments suspendus rappellent que, malgré la modernité qui s’invite peu à peu sur le lac, la vie reste ancrée dans une spiritualité simple, tournée vers la nature et les ancêtres.

Cette fidélité à la tradition ne signifie pas immobilisme. Les communautés du Tonlé Sap ont toujours fait preuve d’une capacité d’adaptation remarquable. Face aux variations du climat ou à la raréfaction du poisson, certaines familles se reconvertissent dans le petit commerce, la réparation de bateaux ou l’accueil touristique. D’autres se lancent dans des projets écologiques : replanter les forêts inondées, collecter les déchets plastiques, ou enseigner la préservation du lac aux enfants. Ces gestes, souvent modestes, témoignent d’une volonté de préserver ce qui peut encore l’être.

5.2. L’espoir d’un équilibre durable

Le Tonlé Sap est aujourd’hui à la croisée des chemins. Entre tradition et modernité, isolement et ouverture, ses habitants cherchent à concilier le respect du passé et la nécessité du changement. Les ONG locales, les moines bouddhistes et certains acteurs du tourisme participent à cette dynamique de résilience. Ensemble, ils imaginent un avenir où le développement ne se ferait plus au détriment du lac, mais avec lui. La création d’écoles écologiques, la gestion communautaire des ressources et l’éducation à l’environnement représentent des leviers d’espoir.

À Kampong Khleang, un pêcheur raconte que son fils, parti étudier à Siem Reap, revient désormais chaque week-end pour sensibiliser les enfants du village à la protection du lac. Ce simple geste symbolise le lien entre les générations, entre le passé et l’avenir. Le Tonlé Sap n’est pas condamné à disparaître : il continue de vivre, de respirer, de se réinventer au fil des saisons. Dans les reflets mouvants de ses eaux, se dessine la promesse d’un Cambodge capable de préserver son âme tout en affrontant les défis du monde moderne.

6. Préserver les écosystèmes du Tonlé Sap : un enjeu global

Le Tonlé Sap ne se résume pas à un simple lac : il fait partie d’un vaste réseau d’écosystèmes qui relient les zones humides, les cours d’eau, les forêts tropicales et, plus loin, les océans du Sud-Est asiatique. Ce territoire abrite de nombreuses espèces animales et végétales dont certaines sont aujourd’hui menacées. Les forêts forestiers qui entourent le lac servent de refuge à une faune biologique exceptionnelle : oiseaux migrateurs, reptiles, poissons et amphibiens y trouvent des habitats uniques. Ces espaces naturels constituent un équilibre fragile entre l’eau et la végétation, entre les milieux terrestres et marines.

Pourtant, cet équilibre est rompu par l’urbanisation croissante, la pollution et l’érosion des berges. Le réchauffement climatique, amplifié par l’effet de serre, accentue les changements climatiques qui perturbent le niveau des lacs, la salinité des cours d’eau et la régénération des zones humides. Les récifs coralliens et les milieux côtiers, tout comme les environnements forestiers et tropicaux, subissent des pressions similaires dans toute la région. Ces phénomènes ne sont pas isolés : ils traduisent une dégradation globale des milieux naturels, où la perte d’une espèce ou d’un habitat entraîne une réaction en chaîne dans l’ensemble du système.

Face à ces menaces, la gestion durable du Tonlé Sap apparaît comme une urgence écologique. Protéger les espèces animales, restaurer la végétation, limiter les pollutions et renforcer la surveillance des zones protégées ne sont pas seulement des actions locales : elles participent à une stratégie planétaire de sauvegarde des écosystèmes. Le Tonlé Sap illustre ainsi, à l’échelle du Cambodge, les défis universels de l’écologie contemporaine : comment préserver la diversité du vivant dans un monde où le réchauffement et l’activité humaine transforment en profondeur les espaces naturels et les cycles de la planète.

Conclusion

Le Tonlé Sap, miroir liquide du Cambodge, révèle autant la beauté que la fragilité d’un mode de vie unique au monde. Ses villages flottants, nés d’une alliance millénaire entre l’homme et l’eau, incarnent à la fois la richesse culturelle du pays et la précarité d’un équilibre aujourd’hui menacé. Les habitants de Kampong Phluk, Kampong Khleang, Mechrey ou Chong Khneas vivent chaque jour avec la conscience aiguë que leur avenir dépend des cycles naturels du lac. Leur existence, suspendue entre deux saisons, reflète la résilience d’un peuple qui refuse de renoncer à ses racines.

Mais le Tonlé Sap n’est plus seulement une curiosité géographique ou une carte postale : il est devenu le symbole des défis environnementaux auxquels toute l’Asie du Sud-Est est confrontée. Préserver ces villages, c’est préserver une mémoire, une façon d’habiter le monde en harmonie avec les éléments. Le tourisme responsable, la réhabilitation des forêts inondées et l’éducation des jeunes générations peuvent encore inverser la tendance. Dans le silence du lac au coucher du soleil, on devine la promesse d’un renouveau. Tant que les pirogues glisseront sur ses eaux, le Tonlé Sap continuera de raconter l’histoire d’un Cambodge qui lutte, s’adapte et espère.

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Foire Aux Questions (FAQ) – Préserver le Tonlé Sap et son patrimoine naturel

1. Pourquoi le Tonlé Sap est-il considéré comme un patrimoine naturel exceptionnel ?

Le Tonlé Sap abrite un écosystème d’une richesse rare. Ce patrimoine naturel regroupe une grande diversité d’êtres vivants, allant des poissons aux oiseaux migrateurs, en passant par des invertébrés essentiels à la chaîne alimentaire. Les forêts forestiers inondées et les prairies aquatiques participent au maintien de la qualité des eaux et à la production de matière organique indispensable à la vie. Cet équilibre fragile en fait l’un des milieux les plus remarquables d’Asie du Sud-Est.

2. Quelles sont les principales menaces pesant sur le Tonlé Sap ?

Les menaces pesant sur le lac sont multiples : pollutions, acidification des eaux, destruction des mangroves et des zones côtières, surpêche, et impacts anthropiques liés à l’urbanisation et aux aménagements touristiques. Ces pressions perturbent les cycles biologiques et favorisent la disparition de certaines espèces qui ne parviennent plus à s’adapter aux nouvelles conditions du milieu naturel. L’érosion et l’accumulation de sédiments accentuent encore la dégradation du lac et de ses zones menacées.

3. Comment préserver l’écosystème du Tonlé Sap ?

Pour préserver l’écosystème, il faut combiner plusieurs approches : contrôle des polluants, limitation de la pêche intensive, restauration des forêts terrestres et zones humides, et protection des espèces végétales locales. La création d’un parc naturel et la mise en place de programmes de protection de la nature contribuent à une meilleure gestion des ressources. Ces initiatives permettent de préserver le milieu, d’assurer la survie des espèces animales et de renforcer la résilience écologique du lac face aux bouleversements environnementales.

4. En quoi les coraux et les zones côtières d’outre-mer sont-ils liés à cet équilibre ?

Bien que le Tonlé Sap soit un lac terrestre, il partage des dynamiques similaires avec les récifs coralliens et les zones littoraux d’outre-mer. Tous dépendent d’un équilibre écosystémiques entre la faune, la flore et la matière organique produite localement. Les coraux, tout comme les prairies ou les tourbières, jouent un rôle crucial dans la régulation du climat et la protection des côtières. Leur dégradation influence indirectement les flux hydrologiques qui alimentent le Tonlé Sap, montrant combien la planète forme un système interdépendant.

5. Que peut faire le voyageur pour contribuer à la protection du Tonlé Sap ?

Le visiteur peut agir en adoptant un comportement respectueux du milieu naturel : ne pas jeter de déchets, privilégier les circuits éco-responsables, soutenir les initiatives locales de protection de la nature, et éviter toute activité qui perturberait les espèces végétales ou animales. En favorisant les hébergements à faible impact environnemental et en s’informant sur les enjeux écologiques, chacun contribue à préserver le milieu et à garantir un avenir durable à ce patrimoine naturel d’exception.

6. Pourquoi la préservation des zones humides du Tonlé Sap est-elle essentielle ?

Les zones humides du Tonlé Sap — marécages, marais et forêts forestiers inondées — jouent un rôle écologique fondamental. Elles abritent des espèces rares, filtrent les polluants et participent à l’épuration naturelle des rivières et des bassins environnants. Ces milieux humides servent également de garde-fous contre les crues et les sécheresses. Les efforts qui visent à préserver ces espaces ne concernent pas seulement la région : ils s’inscrivent dans une politique mondiale de préservation de la biodiversité et de protection des milieux.

7. Comment les prédateurs influencent-ils l’équilibre écologique du lac ?

Les prédateurs — poissons carnivores, oiseaux et reptiles — participent activement à la régulation naturelle des populations aquatiques. Leur disparition provoquerait un déséquilibre des biotopes, menaçant la diversité biologique du Tonlé Sap. Le maintien de ces chaînes alimentaires est crucial pour préserver les habitats et le milieu naturel. Une perturbation, même minime, dans la population d’un prédateur peut se répercuter sur l’ensemble de l’écosystème, révélant la complexité et la fragilité du système écologique cambodgien.

8. Quel lien existe-t-il entre le Tonlé Sap et la préservation des milieux marins ?

Le Tonlé Sap, bien qu’intérieur, reste lié au littoral par le réseau fluvial du Mékong. La gestion de ses ressources naturelles influence directement la santé des aires marines protégées et des récifs coralliens plus au sud, notamment dans les zones côtières du Pacifique. L’eau issue du lac transporte des nutriments et des sédiments jusqu’à la mer, contribuant à la productivité des aires marines et des zones marines protégées. Ainsi, préserver le milieu naturel du Tonlé Sap revient aussi à protéger les milieux marins et à garantir la continuité écologique entre terre et mer.

9. Quel est le rôle des réserves naturelles dans la protection du Tonlé Sap ?

La création de réserves naturelles et de parcs protégés autour du lac vise à préserver les forêts forestiers, les zones humides et les habitats des espèces menacées. Ces espaces constituent une véritable trame verte, essentielle à la survie des animaux migrateurs et à la régénération de la végétation. Outre la préservation de la biodiversité, ces mesures soutiennent l’économie locale en encourageant un tourisme respectueux et une exploitation durable des ressources naturelles. L’approche adoptée par les institutions, parfois en partenariat avec des organismes tels que l’IRD, permet une observation continue des enjeux de préservation et des pressions humaines sur le territoire.

10. Comment le Tonlé Sap illustre-t-il les défis globaux de la préservation écologique ?

Le Tonlé Sap résume à lui seul les grands défis de l’écologie moderne : concilier développement et préservation du milieu naturel. Les trames écologiques qui relient les zones humides, les forêts et les aires marines protégées illustrent la nécessité d’une gestion intégrée des ressources naturelles. Les efforts déployés pour préserver la biodiversité, protéger les récifs coralliens, maintenir la qualité des eaux et réduire les pressions humaines sont représentatifs d’une lutte planétaire. Préserver le Tonlé Sap, c’est préserver les habitats et garantir l’équilibre biologique d’un ensemble qui dépasse les frontières du Cambodge pour rejoindre l’océan et, au-delà, l’équilibre écologique du Pacifique tout entier.

Tonlé Sap
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