Secrets de l’artisanat cambodgien : techniques et traditions Partie2
« Plongez au cœur de l’artisanat traditionnel cambodgien : kramas, tissages, sculptures, céramiques, argent et bien plus, révélant savoir-faire et histoire. »
BLOG CAMBODGE
8/25/202515 min temps de lecture
Dans cette seconde partie, nous allons découvrir les facettes les plus emblématiques et raffinées de l’artisanat cambodgien :
La sculpture khmère, héritière millénaire de l’art religieux et monumental ;
L’art du laquage, qui magnifie objets et meubles avec ses couleurs symboliques et ses techniques ancestrales ;
L’orfèvrerie cambodgienne, véritable tradition prestigieuse, créant des bijoux et objets rituels porteurs de spiritualité et d’histoire ;
Les cerfs-volants traditionnels, figures poétiques qui relient le ciel à la terre au rythme des festivals et des saisons ;
Enfin, le Kbach, art khmer des motifs décoratifs, qui orne et relie toutes ces expressions par son langage esthétique unique.
Ce voyage au cœur de l’artisanat, entre mémoire et création, révèle la profondeur et la diversité de l’identité culturelle khmère.
En bas de page, vous trouverez également des liens vers des points de vente pour prolonger l’expérience et soutenir ces savoir-faire traditionnels.
Seconde partie:
La sculpture khmère
L’art du laquage
L’orfèvrerie cambodgienne
Les cerfs-volants traditionnels
Le Kbach (art des motifs décoratifs)
1.La sculpture khmère
La sculpture khmère occupe une place centrale dans l’histoire artistique et culturelle du Cambodge. Présente dès les périodes pré-angkoriennes, elle atteint son apogée à l’époque angkorienne, entre le IXᵉ et le XIIIᵉ siècle, où elle orne les temples d’Angkor de bas-reliefs spectaculaires et de statues monumentales. Elle demeure aujourd’hui un art vivant, à la fois dans les grands centres patrimoniaux et dans les villages, où les artisans perpétuent un savoir-faire ancestral.
Un art millénaire
Les origines anciennes
Dès les époques pré-angkoriennes, la sculpture khmère prend une dimension religieuse. Les premières œuvres étaient consacrées aux divinités hindoues (Shiva, Vishnu, Brahma) puis, avec l’essor du bouddhisme, à la représentation du Bouddha sous différentes postures.
L’apogée à Angkor
Aux temples d’Angkor, la sculpture devient un véritable langage artistique :
Les bas-reliefs racontent des récits mythologiques, tels que l’épopée du Barattage de la mer de lait ou des scènes de batailles épiques.
Les statues monumentales incarnent la puissance spirituelle et le rôle protecteur des divinités.
Les figures d’Apsaras, danseuses célestes à l’expression gracieuse, symbolisent la beauté et l’harmonie divine.
Chaque détail – du geste d’une main au pli d’un vêtement – traduit la volonté khmère d’unir esthétique, spiritualité et symétrie.
Techniques et supports
La pierre de grès
Principal matériau de la sculpture monumentale, le grès provenait largement des carrières de la montagne de Kulen (au nord de Siem Reap). Il alliait solidité et souplesse de travail. Son grain fin permettait aux sculpteurs d’obtenir des lignes très précises dans les bas-reliefs.
Le bois
Plus modeste mais tout aussi important, le bois est utilisé dans les villages :
Statues de Bouddha destinées aux pagodes et aux maisons.
Autels et colonnes décoratives pour les sanctuaires.
Poteaux sculptés pour structures architecturales ou cérémonielles.
Le travail du bois permet d’obtenir un rendu plus doux, avec des effets de profondeur et des détails subtils.
Le savoir-faire artisanal
La méthode était exigeante :
Sélection du matériau (grès ou bois).
Ébauche par martelage et taille grossière.
Sculpture progressive des détails par ciselage délicat.
Polissage et, dans certains cas, application d’une patine ou d’une peinture naturelle.
Lieux de fabrication et de transmission
Siem Reap – le centre patrimonial
Siem Reap, située à proximité des temples d’Angkor, est le cœur historique de la sculpture sur pierre.
On y trouve aujourd’hui encore de nombreux ateliers et écoles d’artisanat, où les jeunes sont formés à la reproduction des bas-reliefs angkoriens, mais aussi à la restauration des monuments classés au patrimoine mondial.
Phnom Penh – le renouveau urbain
Dans la capitale, des ateliers urbains perpétuent la sculpture sur pierre et bois sous une forme plus contemporaine.
On y fabrique des statues de Bouddha, mais aussi des pièces décoratives destinées aux maisons et espaces publics modernes.
Kampong Thom et Battambang – la sculpture rurale
Ces provinces abritent des villages d’artisans spécialisés dans la sculpture sur bois.
Les familles y perpétuent des traditions anciennes, en fabriquant statues religieuses, poteaux décorés et autels de pagodes.
Ces régions jouent un rôle vital dans la transmission d’un artisanat authentique, souvent complémentaire à l’agriculture.
Dimension culturelle et spirituelle
La sculpture khmère ne se réduit pas à l’esthétique : elle est un vecteur spirituel et identitaire.
Elle exprime le lien du peuple khmer à la religion, qu’il s’agisse de l’hindouisme ou du bouddhisme.
Elle illustre un rapport au sacré, où chaque statue est vénérée comme plus qu’un objet matériel.
Elle contribue à l’image du Cambodge dans le monde, par les temples d’Angkor mais aussi par les créations artisanales contemporaines.
La sculpture khmère, qu’elle soit en pierre de grès des montagnes de Kulen ou en bois travaillé dans les villages, demeure l’un des plus grands héritages du Cambodge. D’Angkor aux ateliers de Siem Reap et Phnom Penh, en passant par les villages de Kampong Thom et Battambang, elle illustre la continuité d’une tradition millénaire. Symbiose entre art, religion et identité nationale, elle reste aujourd’hui un pilier vivant du patrimoine cambodgien.
2. L’art du laquage au Cambodge
L’art du laquage occupe une place privilégiée dans l’artisanat cambodgien. Héritée de traditions anciennes et influencée par les pratiques d’Asie du Sud-Est, cette technique décorative associe esthétisme, symbolisme et spiritualité. Dédié autrefois surtout aux objets religieux et aux pièces d’apparat, le laquage a traversé les siècles et connaît aujourd’hui un renouveau, notamment grâce à des ateliers artisanaux et des coopératives locales.
Une pratique décorative ancienne
Le principe du laquage consiste à recouvrir une surface – généralement en bois, métal ou céramique – de plusieurs couches successives de laque naturelle, obtenue à partir de résines végétales. Chaque couche est soigneusement polie avant d’ajouter la suivante, créant un effet brillant et protecteur.
Historiquement, cette technique était employée pour valoriser :
Des statues religieuses, offertes aux pagodes ou utilisées lors des cérémonies bouddhistes.
Du mobilier, destiné aux temples ou aux familles royales.
Des objets d’apparat, symboles de prestige social et spirituel.
Cet art, en plus de ses qualités esthétiques, confère une meilleure durabilité aux objets grâce à un revêtement résistant à l’eau et au temps.
Symbolique des couleurs
Les artisans du Cambodge ont privilégié trois couleurs principales, chacune étant chargée de significations profondes :
Le noir : associé à la profondeur, à la force et à la stabilité, il représente aussi une forme protectrice contre les mauvaises influences.
Le rouge : symbole de vitalité, d’énergie et de prospérité. Il est fréquemment employé dans le mobilier et les représentations sacrées.
Le jaune/or : intimement lié à la royauté et au sacré, il incarne l’élévation spirituelle et la lumière. On le retrouve souvent associé aux statues dorées de Bouddha.
Ces couleurs, appliquées seules ou en combinaison, donnent aux objets une dimension spirituelle en plus de leur rôle esthétique.
Objets et applications traditionnels
L’art du laquage se décline sur une variété d’objets qui reflètent la diversité des pratiques cambodgiennes :
Statues religieuses : Bouddhas et divinités, rehaussés parfois de dorures et de motifs floraux.
Mobilier et coffres décoratifs : destinés aux sanctuaires, mais aussi aux demeures des familles aisées.
Objets du quotidien et cérémoniels : plateaux, boîtes, bols et ustensiles rehaussés de motifs khmers, mêlant utilité et beauté.
Les artisans n’hésitent pas à intégrer des motifs traditionnels khmers (lotus, fleurs stylisées, figures géométriques inspirées du Kbach), conférant à chaque création une identité propre.
Un art en renouveau
Durant le XXᵉ siècle, l’art du laquage a connu un déclin, à la fois en raison des mutations économiques et des bouleversements politiques. Mais depuis les années 1990, il connaît une véritable renaissance.
Ateliers et régions de production
Phnom Penh : des ateliers spécialisés produisent du mobilier et des objets design, mêlant tradition et lignes modernes.
Siem Reap : proche des temples, des coopératives locales et ONG forment de jeunes artisans, liant patrimoine et développement économique.
Battambang : des ateliers familiaux redonnent vie à des coffres et objets rituels, souvent vendus sur les marchés locaux.
La modernité au service de la tradition
Aujourd’hui, le laquage est associé au tourisme culturel et au marché international. Les artisans exploitent cette tradition pour créer des pièces uniques, mêlant héritage spirituel et tendances contemporaines (design d’intérieur, objets décoratifs, artisanat d’art).
L’art du laquage cambodgien, à la fois ancien et moderne, incarne la richesse du patrimoine khmer. Plus qu’une simple technique décorative, il s’agit d’un art qui relie spiritualité, esthétique et fonctionnalité. Des statues religieuses aux coffres finement ornés, chaque pièce exprime un équilibre entre tradition et innovation. Grâce aux ateliers de Phnom Penh, Siem Reap et Battambang, laque et couleurs continuent de briller, assurant la transmission de cet héritage précieux aux générations futures.
3.L’orfèvrerie cambodgienne
L’orfèvrerie cambodgienne est l’un des métiers d’art les plus prestigieux du pays. Hérité de l’époque de l’Empire khmer, ce savoir-faire associe beauté, spiritualité et prestige social. Travailler l’argent – et parfois l’or – est un art complexe qui demande patience, précision et maîtrise des gestes traditionnels. Aujourd’hui encore, cet artisanat a une place vivante dans les rituels et la culture quotidienne du Cambodge.
Une tradition prestigieuse
Aux origines de l’orfèvrerie khmère
Dès l’Antiquité, les rois khmers et les dignitaires portaient des bijoux d’argent et d’or comme symboles de pouvoir et de richesse. Dans les temples, de nombreux objets rituels – coupes, boîtes, ornementations – étaient façonnés en métal précieux pour accompagner les cultes dédiés aux divinités hindoues et bouddhistes.
Le rôle spirituel et social
L’orfèvrerie ne servait pas seulement à la parure : elle participait aussi au rite religieux, en incarnant la lumière, la pureté et la prospérité. Porter ou offrir un bijou en argent a longtemps été synonyme de chance et protection.
Techniques et réalisations
Procédés traditionnels
Les orfèvres cambodgiens conservent encore aujourd’hui des gestes anciens :
Martelage : façonnage du métal à la main.
Gravure : décoration de motifs délicats (lotus, fleurs stylisées, nagas).
Ciselure : travail de précision permettant de donner du relief aux créations.
Objets réalisés
Bijoux : bracelets, colliers, pendants d’oreilles, ceintures et bagues, souvent agrémentés de motifs traditionnels.
Boîtes : boîtes à bétel, à parfum ou à offrandes, gravées d’arabesques ou de motifs floraux.
Objets rituels : gobelets, plateaux, couronnes ou instruments bouddhistes utilisés lors de cérémonies sacrées.
Chaque création est unique, car fabriquée à la main, et demande souvent plusieurs jours de travail minutieux.
Lieux de production
Kampong Thom et Prey Veng
Ces provinces sont réputées pour leur tradition artisanale ancienne. Beaucoup de familles y perpétuent la fabrication de bijoux et de boîtes en argent, alimentant les marchés locaux et régionaux.
Phnom Penh
La capitale concentre des ateliers prestigieux et écoles de formation, où les maîtres-orfèvres enseignent aux jeunes générations. On y trouve des créations alliant formes traditionnelles et influences modernes.
Siem Reap
À proximité d’Angkor, plusieurs ateliers proposent des bijoux et objets ornementaux inspirés de l’art khmer ancien, souvent destinés au marché touristique et culturel. Cela contribue à faire connaître au monde l’orfèvrerie cambodgienne.
Valeur culturelle et sociale
L’orfèvrerie garde une importance particulière dans la vie cambodgienne :
Elle orne les mariages : les mariées portent souvent des parures d’argent ou d’or, symboles de prospérité et de bonheur.
Elle marque les rituels bouddhistes, à travers les objets offerts aux moines et les ornements des autels.
Elle constitue un cadeau de prestige, offert pour signifier le respect, la chance et la longévité.
Au-delà de la richesse matérielle, l’argent et l’or représentent un patrimoine immatériel où se mêlent beauté artistique, identité culturelle et spiritualité.
L’orfèvrerie cambodgienne est un art raffiné qui témoigne du génie artisanal khmer. De l’Empire d’Angkor jusqu’aux ateliers de Kampong Thom, Prey Veng, Phnom Penh et Siem Reap, les techniques ancestrales se perpétuent et s’adaptent aux goûts contemporains. Symbole de prospérité et de tradition, elle demeure un élément central dans les cérémonies, la vie sociale et la transmission culturelle du Cambodge.
4.Les cerfs-volants traditionnels khmers
Les cerfs-volants traditionnels cambodgiens, appelés khlèng ek, sont l’une des pratiques culturelles les plus anciennes et les plus poétiques du pays. Hérités d’une longue tradition agricole et spirituelle, ils allient esthétique, artisanat et symbolisme. Ces cerfs-volants ne sont pas de simples jouets : ils incarnent un lien avec la nature et les esprits, et accompagnent encore aujourd’hui des festivals et compétitions.
Une tradition séculaire
Des origines anciennes
Le cerf-volant khmer remonte à plusieurs siècles. À l’époque agraire, il était associé aux cycles de la nature et aux saisons de culture du riz. Faire voler un cerf-volant était un moyen de solliciter des vents favorables, de demander la prospérité des récoltes et de chasser les mauvais esprits.
Le khlèng ek, cerf-volant musical
Le plus célèbre est le khlèng ek, un cerf-volant de grandes dimensions, souvent décoré de motifs colorés et orné d’un arc en bambou fixé sur sa structure. Lorsque le vent le traverse, cet arc vibre et produit un son mélodieux, semblable à une musique céleste. Ce son était interprété comme un signe d’apaisement des forces de la nature.
Techniques de fabrication
Les matériaux utilisés
La confection d’un cerf-volant khlèng ek repose sur des matériaux naturels faciles à trouver dans les villages :
Bambou souple, pour la structure.
Papier de riz ou tissu léger, pour l’enveloppe.
Corde en fibres naturelles, assurant solidité et maniabilité.
Étapes de réalisation
Sélection et taille du bambou : il doit être souple et résistant.
Assemblage de l’armature : réalisé avec soin pour garantir l’équilibre en vol.
Application de la voile : papier ou tissu collé ou cousu à l’armature.
Décoration : peinture de motifs géométriques, floraux ou animaliers, souvent inspirés de la tradition khmère.
Fixation de l’arc musical : une lamelle de bambou ou de rotin produit le son caractéristique.
Chaque cerf-volant demande plusieurs jours de travail méticuleux pour atteindre à la fois la beauté visuelle et la performance aérienne.
Rôle culturel et cérémoniel
Festivals et compétitions
Les cerfs-volants khmers ne sont pas seulement un loisir des enfants : ils constituent une véritable tradition festive. Des compétitions et festivals sont organisés, notamment après la récolte du riz, rassemblant les villages dans une atmosphère de convivialité.
Valeur symbolique
Le vol du cerf-volant symbolise l’élévation spirituelle et la communication avec les ancêtres.
Le son du khlèng ek apaise les dieux et favorise l’harmonie.
Le cerf-volant incarne également la solidarité car sa fabrication et son envol sont souvent des activités collectives.
Lieux de fabrication et de pratique
Kandal : province particulièrement célèbre pour ses concours traditionnels de cerfs-volants.
Battambang : conserve des ateliers villageois spécialisés, perpétuant la méthode traditionnelle.
Phnom Penh : la capitale accueille régulièrement des compétitions modernes de cerfs-volants, notamment lors de festivals culturels nationaux.
Kampong Speu : des communautés rurales pratiquent encore la fabrication familiale transmise de génération en génération.
Les cerfs-volants traditionnels khmers, et plus particulièrement le khlèng ek, sont une magnifique expression de la culture cambodgienne. À la croisée de l’artisanat, du rituel agricole et de la fête populaire, ils représentent la créativité du peuple khmer et son rapport intime à la nature. De Kandal à Battambang, en passant par Phnom Penh, ces cerfs-volants continuent d’illuminer le ciel cambodgien et de transmettre un héritage immatériel unique aux générations futures.
5.Le Kbach : l’art khmer des motifs décoratifs
Le Kbach est l’un des éléments les plus distinctifs de l’art khmer. Il ne s’agit pas seulement d’une technique esthétique : c’est un véritable langage visuel codifié, transmis de génération en génération depuis l’Empire d’Angkor. Ces motifs ornementaux, à la fois géométriques, floraux et symboliques, se retrouvent sur une grande diversité de supports – temples, sculptures, textiles, céramiques – et constituent aujourd’hui encore une signature artistique de l’identité cambodgienne.
Une tradition millénaire
Origine et symbolique
Le Kbach trouve son origine dans l’Empire khmer (IXᵉ – XVᵉ siècle). Il décorait les temples d’Angkor, participant à la dimension sacrée de l’architecture. Chaque motif est porteur d’une signification spirituelle ou philosophique :
Le lotus : symbole de pureté et d’élévation.
Le naga (serpent mythique) : figure protectrice et intermédiaire entre les mondes.
Les motifs géométriques : incarnent l’harmonie, l’infini et l’équilibre cosmique.
Transmission orale et pratique
Traditionnellement, le Kbach n’était pas simplement enseigné par des manuels, mais transmis par le maître artisan à son élève, grâce à l’observation et à la répétition. Il s’agit donc autant d’une discipline visuelle que d’un héritage spirituel.
Les styles de Kbach
On distingue plusieurs grandes familles de Kbach :
Kbach phñi tes (motifs floraux) : lotus, feuillages, fleurs stylisées.
Kbach khmouk (motifs animaliers) : nagas, lions, oiseaux mythiques.
Kbach phnhom (motifs architecturaux) : rosaces et entrelacs géométriques pour frontons et linteaux.
Kbach phteah (motifs domestiques) : décors utilisés dans la vie quotidienne (boiseries, céramique, textiles).
Chaque style répond à des codes précis, mais laisse aussi place à l’inventivité de l’artisan.
Domaines d’application
Le Kbach orne presque tous les domaines artistiques du Cambodge :
Architecture : temples, pagodes, colonnes sculptées, frontons.
Sculpture : statues de Bouddha et bas-reliefs.
Textiles : motifs de soieries (sampot hol, ikat, etc.).
Orfèvrerie : gravures sur bijoux et coffrets.
Céramique et laque : décorations incisées ou peintes.
Par sa polyvalence, le Kbach agit comme un fil conducteur reliant tous les autres métiers d’art.
Lieux de transmission et de pratique
Aujourd’hui, le Kbach continue d’être enseigné et pratiqué dans différents lieux au Cambodge :
Phnom Penh :
L’Université Royale des Beaux-Arts et des écoles spécialisées de sculpture et de décoration perpétuent la transmission académique du Kbach.
Siem Reap :
Ateliers d’artisans autour d’Angkor, où le Kbach est intégré dans la reproduction et la restauration des bas-reliefs.
Battambang :
Célèbre pour ses écoles d’art et ses ateliers de peinture décorative, qui exploitent encore largement le Kbach.
Des projets associatifs contribuent également à garder cet art vivant, en formant de jeunes artisans à ces motifs traditionnels pour les adapter à des supports modernes (design, artisanat d’art, décor d’intérieur).
Le Kbach n’est pas seulement un art décoratif : il est une grammaire visuelle sacrée de la culture khmère. Des lotus sculptés dans la pierre d’Angkor aux motifs floraux sur les soieries, il relie passé et présent, tradition et création. Sa transmission, aujourd’hui assurée à Phnom Penh, Siem Reap et Battambang, garantit la préservation d’un savoir-faire unique, pilier esthétique et spirituel de l’identité cambodgienne.
Conclusion
L’artisanat cambodgien est un voyage fascinant entre passé et présent. Du krama symbole identitaire aux soieries raffinées, en passant par la poterie millénaire, la sculpture angkorienne, le laquage et l’orfèvrerie, chaque pièce porte l’empreinte d’un savoir-faire unique.
Ces arts, toujours vivants et réinventés aujourd’hui, invitent à célébrer et à soutenir la richesse culturelle du Cambodge.
FAQ sur l’artisanat et les arts décoratifs khmers
Quels sont les matériaux traditionnels utilisés dans la sculpture khmère ?
La sculpture khmère emploie principalement la pierre de grès extraite autour d’Angkor et Kulen, ainsi que le bois pour les statues, autels et éléments architecturaux. Ces matériaux sont travaillés selon des techniques ancestrales sculptées, souvent en frises ou bas-reliefs ornementaux.
Quels styles d’ornement trouve-t-on dans les arts décoratifs khmers ?
Les motifs géométriques et végétaux sont omniprésents, avec des ornementations en forme de lotus, naga ou éléphant. On observe aussi des éléments architecturaux sculptés, appliqués en frises murales, souvent associés à des teintes naturelles ou nacrées.
Quelle est l’importance de la peinture murale dans la décoration des pagodes (wat) ?
Les peintures murales, souvent réalisées avec des pigments naturels appliqués sur enduit, racontent des scènes mythiques ou religieuses liées aux rizières, à l’histoire des Khmers rouges, et à la spiritualité locale. Elles emploient des teintes riches, incluant parfois la cire pour la finition.
Quelles techniques sont utilisées pour le laquage des objets d’art khmers ?
La laque traditionnelle comprend plusieurs couches, appliquées sur bois, métal ou céramique, rehaussées par des motifs appliqués ou sculptés à la cire. Les couleurs symboliques sont noir, rouge et jaune (or), avec des influences asiatiques et art nouveau perceptibles.
Dans quelle période l’art asiatique a-t-il influencé l’art décoratif cambodgien ?
L’art décoratif a été fortement influencé par les styles thaï, art-déco et art-nouveau, en particulier à partir du XVIIIe siècle. Ces influences se voient dans les formes de vases, les ornements en bronze et les objets textiles appliqués.
Comment les motifs du Kbach s’intègrent-ils dans l’ameublement traditionnel ?
Le Kbach est l’art ornemental historique khmer appliqué dans les meubles anciens, les appliqués en nacre ou en bronze, et les adhésifs décoratifs. Ces motifs rythment architectonique- ment les temples et enrichissent l’ameublement dans un style à la fois géométrique et végétal.
Quel rôle joue l’orfèvrerie dans les cérémonies khmères ?
L’orfèvrerie, notamment en argent et or, crée des bijoux, boîtes à parfum ou à bétel, ainsi que des objets rituels présents dans les pagodes et lors des fêtes traditionnelles. Ces pièces sont souvent finement gravées, décorées de motifs géométriques et floraux inspirés des arts asiatiques.
Quelle est la symbolique des cerfs-volants traditionnels dans la culture cambodgienne ?
Les cerfs-volants khmers, décorés avec des motifs peints et appliqués, sont utilisés lors des festivals nocturnes. Ils produisent un son musical spécifique grâce à une structure en bambou. Ils symbolisent la connexion au ciel et à la terre, ainsi que l’harmonie avec les cycles agricoles dans les rizières.
Quelles sont les influences vietnamiennes et thaïlandaises dans l’art khmer ?
L’art khmer intègre depuis longtemps des influences thaïes et vietnamiennes dans ses motifs décoratifs, couleurs, et techniques de peinture. On observe cela particulièrement dans les ornementations patrimoniales, les vases, et dans la fabrication des textiles riches en motifs appliqués.
Index des symboles de l’artisanat cambodgien
La sculpture khmère (se réfère à la tradition artisanale associée)
L’art du laquage (liens vers objets artisanaux décorés)
Les cerfs-volants traditionnels (site avec artisanat traditionnel, parfois cerfs-volants)
Le Kbach (art des motifs décoratifs) (bijoux et objets décoratifs inspirés du Kbach)
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