Secrets de l’artisanat cambodgien : techniques et traditions Partie 1
« Plongez au cœur de l’artisanat traditionnel cambodgien : kramas, tissages, sculptures, céramiques, argent et bien plus, révélant savoir-faire et histoire. »
BLOG CAMBODGE
8/24/202517 min temps de lecture
Le Cambodge, terre de traditions millénaires, est un véritable trésor de savoir-faire artisanaux. De la toile puissante du krama au raffinement des tissages de soie, des céramiques façonnées main aux sculptures ancestrales en pierre ou en bois, chaque objet raconte une histoire.
Dans cet article, découvrez l’origine, les techniques de fabrication et l’usage de ces arts qui font la richesse du patrimoine culturel cambodgien.
Dans cet article en 2 parties, nous vous invitons à découvrir les neuf symboles emblématiques de l’artisanat cambodgien.
En bas de page, vous trouverez également des liens vers des points de vente pour prolonger l’expérience et soutenir ces savoir-faire traditionnels.
Preière partie:
Le Krama
Les tissus de soie et le Sampot
La vannerie et le tressage en bambou
La céramique et la poterie traditionnelle
1.Le Krama, symbole du Cambodge
Origine et histoire du krama
Le krama est bien plus qu’un simple foulard pour les Cambodgiens : il s’agit d’un véritable symbole identitaire et culturel. Présent depuis des siècles, ce tissu en coton ou en soie est reconnaissable à ses motifs à carreaux, souvent rouges et blancs ou parfois noirs et blancs. Héritage de traditions anciennes, il témoigne du savoir-faire textile du peuple khmer et de son esprit d’ingéniosité, capable de transformer un accessoire en outil polyvalent du quotidien.
Un héritage ancestral
L’origine exacte du krama reste difficile à dater, mais il est certain qu’il accompagne la société khmère depuis plusieurs générations. Certains historiens estiment qu’il existait déjà sous l’Empire khmer d’Angkor, entre le IXᵉ et le XVᵉ siècle. Utilisé aussi bien par les paysans que par les rois, il a traversé les siècles en gardant sa fonction utilitaire tout en se chargeant d’une forte valeur symbolique.
Au fil des époques, le krama est devenu non seulement un vêtement du quotidien, mais également un marqueur d’identité culturelle. Le porter, c’est affirmer son attachement aux traditions cambodgiennes.
Utilisations multiples
Accessoire vestimentaire et pratique du quotidien
Le krama est un objet polyvalent qui s’adapte à toutes les situations. On le retrouve autour du cou comme foulard, sur la tête comme protection contre le soleil, ou encore posé sur l’épaule. Certains l’utilisent comme serviette après le bain, ou comme ceinture pour maintenir la tenue traditionnelle.
Soutien et protection
Au-delà de la fonction vestimentaire, il sert au portage des bébés, permettant aux mères de garder les mains libres tout en maintenant l’enfant près d’elles. Il peut aussi être utilisé pour transporter du riz, des fruits ou divers objets du quotidien.
Rôle culturel et sportif
Dans les arts martiaux traditionnels cambodgiens, notamment le Bokator, le krama prend une place particulière. Noué autour de la taille ou de la tête, il symbolise la discipline, la maîtrise et la force intérieure. Il est reconnu comme un signe d’appartenance et de respect envers la tradition martiale.
Fabrication artisanale
Le travail du coton et de la soie
La confection du krama relève d’un savoir-faire transmis de génération en génération. Les fils de coton – ou parfois de soie – sont soigneusement lavés puis plongés dans des teintures naturelles, aux couleurs souvent vives et contrastées.
Le tissage traditionnel
Une fois prêts, les fils sont positionnés sur un métier à tisser traditionnel appelé kei. Le geste est précis, fruit d’une maîtrise patiente, et chaque pièce demande plusieurs jours de travail. Le résultat est toujours unique : aucun krama n’est identique à un autre, ce qui lui confère une valeur artisanale et culturelle particulière.
Dimension symbolique et rituelle
Un objet protecteur et spirituel
Au-delà de sa fonction utilitaire, le krama possède aussi une dimension spirituelle. Dans de nombreuses croyances populaires, il est perçu comme une forme de protection contre les esprits et les influences négatives. Certains Cambodgiens le portent encore aujourd’hui comme un talisman discret, garant de sécurité et de prospérité.
Présence dans les cérémonies religieuses
Lors de rituels bouddhistes, le krama accompagne parfois les offrandes dans les pagodes. Offrir un krama à un moine est considéré comme un acte méritoire, car il symbolise le respect, la générosité et le partage. Dans certaines cérémonies traditionnelles, il peut être noué autour des mains en signe de bénédiction.
Symbole d’unité et d’identité nationale
Au fil du temps, le krama est devenu un emblème de la nation khmère. Il représente le lien entre les générations, un fil tissé entre le passé et le présent. Porter le krama, c’est afficher sa fierté cambodgienne et son attachement profond à une culture qui a su résister aux bouleversements de l’histoire.
Le krama : un symbole du quotidien
Fabrication et zones de production
Le krama est généralement tissé en coton (ou en soie pour certaines versions plus rares). Sa fabrication est encore aujourd’hui confiée à des coopératives artisanales et à des villages spécialisés dans le tissage.
Les provinces de Takeo et Kampot sont historiquement réputées pour la production de kramas en coton traditionnels.
Dans les villages de Prey Veng et Kandal, des familles perpétuent la technique de tissage manuel sur le métier traditionnel, appelé kei.
La ville de Kratié, située près du Mékong, produit également des kramas aux couleurs vives, vendus sur les marchés locaux.
Chaque krama est unique : la préparation des fils, la teinture naturelle (à base de plantes, d’écorces, d’indigo) et le tissage nécessitent plusieurs jours de travail.
Usages et portée symbolique
Polyvalent, le krama est foulard, serviette, ceinture, hamac improvisé ou encore outil de travail. Il est aussi présent dans les arts martiaux traditionnels et possède une valeur identitaire forte.
La symbolique des couleurs du krama
Les couleurs du krama ne sont pas choisies au hasard. Elles transmettent des significations profondes qui varient selon les contextes sociaux, religieux et culturels.
Le rouge : énergie et vitalité
Le krama rouge, l’un des plus répandus, est associé à la force vitale, à la jeunesse et au courage. Dans les campagnes, il symbolise aussi la vigueur physique des travailleurs et leur lien avec la terre. Utilisé dans certaines cérémonies, le rouge peut également représenter la protection contre les mauvais esprits.
Le blanc : pureté et spiritualité
Le blanc renvoie à la pureté, la sagesse et la paix. Dans un cadre religieux, les moines et les fidèles utilisent parfois des tissus blancs lors de rituels bouddhistes pour symboliser la clarté de l’esprit. Le krama blanc est aussi lié au monde des ancêtres et à la mémoire, souvent présent dans des rituels funéraires ou commémoratifs.
Le noir : résilience et mémoire
Le krama noir, moins utilisé au quotidien mais porteur d’une forte symbolique, évoque la résilience, la dignité et parfois le deuil. Cette couleur rappelle aussi des périodes douloureuses de l’histoire cambodgienne, notamment durant le régime des Khmers rouges, où le krama noir est devenu un signe associé à cette époque. Aujourd’hui, il conserve une valeur mémorielle et une signification plus solennelle.
Le bleu et le vert : nature et harmonie
Moins traditionnels mais de plus en plus présents dans les productions contemporaines, les kramas bleus ou verts symbolisent le lien à la nature, l’équilibre et la sérénité. Ils reflètent aussi l’ouverture culturelle et l’évolution artisanale du Cambodge moderne.
Le krama n’est pas qu’un foulard : il porte en lui une véritable langue de symboles, exprimée à travers ses couleurs et ses usages. Rouge pour la vitalité, blanc pour la pureté, noir pour la mémoire, ou encore vert et bleu pour la nature, chaque variation raconte une histoire et une identité. Ainsi, au-delà de son rôle utilitaire, le krama reste un témoin vivant de la culture khmère, héritage toujours actif dans la société cambodgienne contemporaine.
Le krama est à la fois un objet utilitaire, un symbole spirituel et un marqueur identitaire. Héritier d’une longue histoire, il reste aujourd’hui omniprésent dans le quotidien des Cambodgiens, que ce soit dans le travail, la famille, les arts martiaux ou les rituels religieux. Ce tissu, simple en apparence, incarne toute la richesse de la culture khmère et rappelle l’importance de préserver les savoir-faire et traditions qui participent à l’âme d’un peuple.
2. Les tissus de soie et le Sampot
La soie cambodgienne et le sampot sont des éléments emblématiques du patrimoine textile du pays. Associés à l’élégance, au savoir-faire ancestral et à une identité culturelle profondément enracinée, ils témoignent de l’ingéniosité et de la créativité artisanale du peuple khmer.
La place de la soie dans la culture cambodgienne
Depuis des siècles, la soie est considérée comme un textile de prestige au Cambodge. Elle est utilisée pour créer des vêtements raffinés destinés aux cérémonies, aux fêtes religieuses et aux rituels royaux. Chaque pièce de soie est le fruit d’un long processus artisanal, où la main de l’artisan transmet son savoir-faire ancestral. Le port d’un tissu de soie n’est pas seulement esthétique : il exprime le respect, le raffinement et le lien avec la tradition.
Techniques de tissage
L’ikat (chong kiet)
La technique la plus renommée est celle du chong kiet, un ikat cambodgien où les fils de soie sont teints avant d’être tissés. Les artisans nouent certaines parties du fil afin d’empêcher la teinture de les atteindre, créant ainsi des motifs complexes une fois le tissu tissé. Cette méthode exige une précision extrême et peut demander plusieurs mois de travail pour un seul vêtement.
Le twill inégal
Autre technique distinctive, le twill inégal (ou tissage à armure décalée) donne lieu à un effet bicolore subtil. Selon l’angle de la lumière ou la position du tissu, les reflets changent, créant une profondeur visuelle particulière. Cette méthode illustre la finesse et l’élégance propres à la soierie cambodgienne.
Le Sampot, vêtement traditionnel
Origine et antiquité
Le sampot est l’habit traditionnel cambodgien par excellence. Présent depuis l’Antiquité, il est mentionné dès l’époque de l’Empire khmer et reste porté encore aujourd’hui lors de cérémonies ou de grandes occasions. Il s’agit généralement d’un grand morceau de tissu rectangulaire enroulé autour de la taille et fixé par un nœud, à la manière d’une jupe longue, pouvant s’adapter aussi bien aux hommes qu’aux femmes.
Diversité des styles
Le sampot se décline en différentes versions selon la fonction sociale et l’événement :
Sampot phamuong : considéré comme un tissu de luxe, il est confectionné à partir de soie unie ou ornée de motifs fins. Les étoffes sont éclatantes grâce à des teintures naturelles telles que l’indigo, laque, ou encore les extraits d’écorces. Il se rapproche des habitudes vestimentaires royales.
Sampot hol : il se caractérise par des motifs très élaborés réalisés avec la technique du chong kiet (ikat). Les dessins sont géométriques ou floraux, parfois symboliques, reflétant l’imaginaire culturel et religieux du Cambodge.
Une tenue de prestige et de tradition
Le sampot est souvent réservé aux moments solennels : mariages, cérémonies bouddhistes, fêtes nationales. Il devient alors un symbole d’élégance et de respect des traditions. Son port représente une continuité historique et culturelle qui relie les Cambodgiens d’aujourd’hui à leurs ancêtres.
Techniques de fabrication
La soie est produite à partir de cocons de vers à soie élevés principalement dans les campagnes. Les fils sont ensuite teints avec des pigments naturels (écorce, laque, indigo) puis tissés selon diverses techniques traditionnelles.
Le chong kiet (ikat cambodgien) : les motifs sont créés en teignant les fils avant le tissage.
Le twill inégal : il donne un effet bicolore selon l’angle de vue, fameux pour son raffinement.
Répartition géographique de la production de soie
La soierie cambodgienne est concentrée dans certains villages et provinces qui préservent ce savoir-faire :
Takeo : l’une des provinces les plus connues pour le tissage de la soie et la confection de sampots.
Kampot et Kandal : réputées pour leur soie de haute qualité et leurs teintures naturelles.
Siem Reap, près d’Angkor : de nombreux ateliers artisanaux fabriquent encore des tissus de soie à destination des marchés et des cérémonies.
Banteay Meanchey et Preah Vihear : connus pour leurs coopératives de femmes tisserandes qui perpétuent ces traditions.
Les tissus de soie et le sampot sont bien plus que de simples étoffes : ils incarnent un patrimoine vivant. Par les techniques complexes de tissage, telles que le chong kiet et le twill inégal, les artisans perpétuent un art délicat transmis de génération en génération. Quant au sampot, il demeure l’un des vêtements les plus représentatifs du Cambodge, à la fois fonctionnel, artistique et porteur de symboles sociaux et spirituels. Il illustre avec éclat la richesse textile et culturelle du pays.
3.Vannerie et tressage en bambou
La vannerie fait partie intégrante de l’artisanat cambodgien. Héritée de pratiques anciennes et profondément liée à la vie rurale, elle repose sur l’utilisation de matériaux naturels tels que le rotin et le bambou, abondants dans les campagnes. Ce savoir-faire, transmis de génération en génération, permet de créer des objets du quotidien à la fois fonctionnels et artistiques, tout en incarnant une identité culturelle forte.
Origine et tradition familiale
Un héritage ancestral
La vannerie est pratiquée au Cambodge depuis des siècles. Les tiges de bambou et de rotin, à la fois souples et résistantes, ont toujours été utilisées pour fabriquer des récipients, des paniers de transport, des nattes ou encore des meubles. Cet artisanat répondait à des besoins simples mais essentiels : stocker, protéger, décorer, transporter.
Une transmission familiale
Souvent, l’art du tressage se transmet au sein des familles rurales. Les enfants observent et apprennent dès leur plus jeune âge à manier les fibres naturelles, perpétuant ainsi un savoir-faire communautaire. Cela renforce les liens entre générations et garantit la préservation des techniques traditionnelles.
Techniques de vannerie et tressage
Le travail du bambou et du rotin
Avant de pouvoir être tressés, le bambou et le rotin sont coupés, séchés et assouplis. Les fibres sont ensuite fendues en lanières plus ou moins fines selon l’usage prévu. Ces matériaux naturels sont appréciés pour leur polyvalence : robustes, légers et faciles à manipuler.
Styles de tressage
Tressage simple : utilisé pour les paniers de transport ou de récolte.
Tressage serré : permet de fabriquer des objets solides tels que des nattes ou des récipients destinés au stockage.
Tressage décoratif : joue sur les formes, les motifs et parfois la coloration des fibres pour créer des objets esthétiques destinés à l’ornement intérieur.
Ces techniques donnent naissance à un large éventail d’articles, allant du kantael (tapis de bambou et rotin) aux paniers de pêche, en passant par les coffres de rangement et les corbeilles.
Objets réalisés et usages
Des outils du quotidien
La vannerie traditionnelle est avant tout pratique :
Paniers tressés pour porter le riz, les fruits ou les légumes.
Filets de pêche et nasses en bambou, adaptés aux rivières et au lac Tonlé Sap.
Boîtes de rangement servant à conserver des aliments ou des objets précieux.
Une fonction décorative et artistique
Peu à peu, la vannerie s’est aussi tournée vers l’artisanat d’art. Certains paniers et coffres sont aujourd’hui ornés de motifs géométriques, et les assises de chaises ou de bancs en bambou connaissent un succès croissant dans l’artisanat contemporain.
Fabrication et régions de production
La vannerie cambodgienne est présente dans tout le pays, mais certaines régions se distinguent :
Kampong Chhnang : réputée pour ses paniers et contenants liés à la pêche et à l’agriculture.
Kratié et Stung Treng, proches du Mékong : spécialisées dans les nasses de pêche et dans les objets en rotin.
Siem Reap : connue pour sa production artisanale destinée aux marchés touristiques, avec des objets décoratifs.
Takeo : centre important du tissage et de la vannerie traditionnelle, où l’on fabrique encore des kantael (nattes en bambou).
L’artisanat y reste une activité souvent complémentaire à l’agriculture, permettant aux familles d’obtenir un revenu supplémentaire.
Dimension culturelle et sociale
La vannerie traduit une relation intime entre l’homme et la nature. Elle illustre la capacité des Cambodgiens à utiliser les ressources naturelles avec créativité et à transformer des matériaux bruts en objets à la fois pratiques et beaux. Dans certaines communautés, offrir un objet tressé symbolise le travail collectif, la solidarité et l’hospitalité.
La vannerie et le tressage en bambou sont des expressions vivantes du génie artisanal cambodgien. Fonctionnelle, esthétique et écologique, cette pratique continue d’occuper une place centrale dans la vie rurale tout en trouvant sa place dans l’artisanat moderne et le design. Produite dans des provinces comme Kampong Chhnang, Takeo ou Kratié, elle permet de maintenir un lien vital entre tradition, utilité et identité culturelle.
4.La céramique et la poterie traditionnelle au Cambodge
La céramique cambodgienne est l’un des plus anciens témoignages du savoir-faire khmer. À la fois fonctionnelle et artistique, elle reflète l’ingéniosité des artisans et leur capacité à transformer l’argile en objets utilitaires ou rituels. Héritage millénaire, cet artisanat demeure encore vivant dans certaines provinces, bien qu’il ait connu des périodes de déclin.
Héritage millénaire
Des origines anciennes
Les fouilles archéologiques ont révélé que la poterie cambodgienne remonte à plus de 5 000 ans. Déjà à l’époque pré-angkorienne, jarres, récipients de stockage et objets décoratifs accompagnaient la vie des populations.
L’âge d’or au XIᵉ siècle
Au XIᵉ siècle, à l’apogée de l’Empire khmer, les artisans excellaient dans la réalisation de jarres de grande taille, de vaisselle fine et de poteries zoomorphes (en forme d’animaux). Ces objets servaient autant dans la vie quotidienne (conserver l’eau, le riz, les ingrédients) que dans des rituels religieux.
Techniques de fabrication traditionnelle
Le modelage et le tournage
La céramique cambodgienne utilise différents procédés :
Le modelage manuel, consistant à façonner l’argile à la main en lui donnant progressivement sa forme.
Le tournage, introduit plus tard, qui permet d’obtenir des lignes plus régulières et des pièces plus fines.
La cuisson en four à terre
Les pièces façonnées étaient cuites dans des fours à terre couvrant les poteries de cendres et de bois. Cette méthode donnait des couleurs naturelles allant du brun au rouge foncé, selon la composition de l’argile et les conditions de cuisson.
Décors et glaçures
Certaines poteries étaient laissées brutes, tandis que d’autres portaient des motifs incisés ou appliqués, parfois inspirés d’éléments naturels et religieux. Plus tard, des glaçures vertes ou brunes furent utilisées, notamment sous influence chinoise et thaïlandaise.
Les centres de production et leur rôle actuel
Kompong Chhnang : la « province des pots »
Par excellence, la province de Kompong Chhnang (dont le nom signifie littéralement « port des pots ») est le berceau de la poterie traditionnelle cambodgienne. Encore aujourd’hui, les villages de la région produisent des jarres, des pots de cuisson et des céramiques décoratives, en utilisant des techniques héritées d’ancêtres lointains.
Andong Russei et les villages tisserands de la terre
Le village d’Andong Russei, non loin de Kompong Chhnang, perpétue la poterie artisanale selon des méthodes anciennes. Là-bas, chaque famille participe à la collecte de l’argile, à la préparation, au modelage et à la cuisson. Les pièces sont ensuite vendues sur les marchés locaux ou exposées dans les pagodes.
Siem Reap et les initiatives contemporaines
Dans la région de Siem Reap, des ateliers et associations encouragent la redécouverte de cette tradition. Ils adaptent parfois les formes et les décors aux goûts modernes, tout en gardant les bases des savoir-faire anciens. On y fabrique des po
teries utilitaires, mais aussi des pièces artistiques destinées au tourisme et à l’exportation.
Dimension culturelle et symbolique
La poterie ne servait pas uniquement à l’usage quotidien. Elle avait aussi une dimension spirituelle : certaines jarres accompagnaient les funérailles, d’autres étaient offertes lors de cérémonies religieuses. Les motifs zoomorphes exprimaient une forte connexion avec la nature et les croyances khmères.
Aujourd’hui, la céramique cambodgienne représente à la fois un héritage à protéger et un potentiel économique, surtout à l’heure où le tourisme et la valorisation culturelle suscitent un regain d’intérêt pour l’artisanat authentique.
La céramique et la poterie traditionnelle cambodgiennes témoignent d’un savoir-faire ancien de plus de cinq millénaires. Jadis florissantes durant l’Empire khmer, elles continuent d’exister à travers des villages comme Kompong Chhnang ou Andong Russei, où le modelage, le tournage et la cuisson en four à terre perpétuent une mémoire ancestrale. Fonctionnelles, spirituelles et artistiques, ces poteries font partie intégrante du patrimoine culturel du Cambodge et méritent une attention particulière pour assurer leur transmission aux générations futures.Sculpture, laque et orfèvrerie
FAQ sur les textiles et la céramique cambodgiens
Quels sont les matériaux textiles traditionnels utilisés au Cambodge ?
Les artisans cambodgiens travaillent principalement la soie, le lin et parfois la laine. Le fil de chaîne et le fil de trame sont préparés artisanalement dans des manufactures locales, souvent en fibres naturelles, avant d’être tissés selon des techniques anciennes comme le jacquard.
Comment sont réalisés les tissus traditionnels cambodgiens ?
Le tissage repose sur une trame précise où se mêlent des fils de chaîne et de trame, donnant naissance à des étoffes riches. La broderie et la tapisserie sont souvent appliquées pour enrichir la surface, parfois avec l’ajout de motifs en velours ou appliqués nacrés pour l’ameublement et les vêtements.
Quelle est l’importance des industries manufacturières pour l’artisanat khmer ?
Depuis le XIXe siècle, des manufactures se sont développées pour préserver et moderniser les métiers d’art. Elles encadrent notamment la filature des fibres synthétiques ou naturelles, la production de faïence, grès et porcelaine, et la fabrication d’objets d’art en terre cuite.
Quelles techniques de poterie sont encore en usage au Cambodge ?
Les potiers utilisent la terre cuite, le grès et parfois la faïence ou la porcelaine. Le façonnage peut être manuel ou au tour, suivi d’une cuisson traditionnelle. Les glaçures appliquées sont souvent naturelles, donnant des textures mates ou brillantes caractéristiques.
Comment le velours et la soie grège sont-ils intégrés dans la production textile ?
Le velours est utilisé pour des étoffes d’ameublement luxueuses tandis que la soie grège, tissu non teint, est précieuse pour les créations classiques. La combinaison de ces textiles avec des fils métalliques ou synthétiques enrichit les pièces d’un éclat unique.
Quelles influences extérieures ont marqué les textiles cambodgiens ?
Le Cambodge a intégré des influences lyonnaises (notamment dans le jacquard), vietnamiennes et asiatiques plus larges dans ses techniques et motifs, tout en adaptant ces apports à sa culture. Les étoffes mêlent ainsi art ancien et modernité créative.
Quelle place occupent les céramistes dans l’artisanat cambodgien ?
Les céramistes perpétuent un savoir-faire séculaire, fabriquant vases, poteries et objets en terre cuite avec des méthodes traditionnelles. Ils utilisent aussi le grès et la faïence, souvent cuits dans des fours artisanaux, parfois décorés de glaçures naturelles.
Quel est le rôle des métiers d’art dans la valorisation des textiles et poteries ?
Les métiers d’art englobent l’ensemble des savoir-faire liés à la filature, au tissage, à la broderie, à la poterie et à la décoration. Ils aident à préserver ces traditions tout en stimulant des créations contemporaines qui valorisent la richesse culturelle du Cambodge.
Comment les tissus et céramiques traditionnels sont-ils utilisés dans l’ameublement ?
Les tissus riches en broderies et velours servent pour les coussins, rideaux et tentures, tandis que les poteries (vases, objets décoratifs) apportent une touche artisanale. Les objets anciens comme les carreaux en terre cuite ou les pièces de faïence ornent aussi les intérieurs traditionnels.
Quelles sont les techniques traditionnelles du tissage khmer ?
Le tissage khmer mêle des procédés ancestraux comme l’ourdissage manuel, le tissage sur métier jacquard traditionnel et le travail minutieux des fils de chaîne et de trame, souvent en soie naturelle ou lin. Les ateliers de tissage perpétuent ces techniques qui datent parfois du XIXe siècle, apportant une richesse d’étoffes soyeuses, rayées ou à motifs.
Comment la couture s’intègre-t-elle dans l’artisanat textile au Cambodge ?
La couture, guidée par une aiguille experte, habille les étoffes tissées en les transformant en vêtements traditionnels et pièces de haute-couture inspirées. Les tissus comme le satin, la mousseline ou le velours, parfois enrichis d’éléments brodés ou en lace, sont utilisés pour confectionner vêtements et ameublement.
Quels sont les matériaux utilisés pour la céramique et la poterie ?
Les potiers cambodgiens travaillent la terre cuite, le grès, la faïence et parfois la porcelaine. Les pièces sont modelées et cuites selon des savoir-faire anciens, parfois dans de petites manufactures artisanales. Les glaçures naturelles sont appliquées pour décorer les vases et autres objets d’art, mêlant tradition et créativité.
Quelles influences extérieures ont marqué le tissage et la céramique khmers ?
Le savoir-faire cambodgien a été enrichi par des influences provenant notamment de la soierie lyonnaise, avec l’adoption de métiers jacquard, et par des modes textiles diverses. Les matériaux synthétiques commencent aussi à être utilisés, complétant les fibres naturelles dans une industrie textile en évolution.
Index des symboles de l’artisanat cambodgien
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