“Ơi” ! Bienvenue au pays où tout le monde s'appelle sans se nommer !
Au Vietnam, oubliez votre prénom ! Ici, on vous appelle “Anh ơi !”, “Em ơi !” ou même “Chị ơi !” selon votre tête. Plongez dans la jungle tendre (et hiérarchisée) des appellations vietnamiennes et découvrez ce langage affectif unique.
BLOG VIETNAM
6/12/202511 min temps de lecture


Si c’est votre premier voyage au Vietnam, préparez-vous à entendre un mot qui va littéralement vous suivre partout : “Ơi”. Dans la rue, au restaurant, dans les familles, ce petit mot résonne des centaines de fois par jour ! Mais pas de panique, on vous explique tout
EM ƠI ! ANH ƠI ! CHỊ ƠI ! – La Symphonie des Appellations au Vietnam
Bienvenue dans le fabuleux monde du Vietnam, où l’on ne s’appelle presque jamais par le prénom, mais où l’on se lance des "Ơi !" à tout-va, à tel point que vous risquez de les entendre plus souvent que le "bonjour" d’un Parisien pressé. Si c’est votre premier voyage ici, préparez-vous à vivre une expérience linguistique aussi dépaysante qu’amusante : chaque interaction est un feu d’artifice de titres, de liens familiaux, et de petites marques d’affection.
Pourquoi Personne Ne M’Appelle Par Mon Prénom ?!
Appeler quelqu’un par son prénom au Vietnam, c’est comme tutoyer son patron à la première réunion : c’est possible, mais rarement approprié. Dans cette culture, la hiérarchie, l’âge et le respect sont omniprésents. Résultat ? On privilégie les titres de lien familial ou de position sociale. Le prénom, lui, reste dans l’ombre… sauf pour les étrangers fraîchement débarqués.
Les Appellations du Quotidien : Une Question de Respect (et de Contexte)
Voici quelques appels que vous allez vite entendre — et utiliser vous-même sans même vous en rendre compte :
“Em ơi !” : pour s’adresser à une personne plus jeune, ou à un(e) serveur(se)
“Anh ơi !” / “Chị ơi !” : pour parler à quelqu’un de votre âge ou légèrement plus âgé
“Ông ơi !” / “Chị ơi !” : pour les anciens ou les femmes adultes respectées (oui, on peut dire “Chị” plutôt que “Bà” pour ne pas paraître trop brusque !)
“Chú ơi !” / “Cô ơi !” : pour des adultes d’âge moyen, assimilés à un oncle ou une tante
“Thầy ơi !” / “Cô giáo ơi !” : pour les enseignants
“Con ơi !” / “Cháu ơi !” : pour les enfants ou ados
Et même avec des inconnus, ces titres sont d’usage : c’est une façon de montrer du respect et de créer un lien, dès les premiers mots.
Une Traduction Approximative : Pourquoi “Anh ơi” ne veut pas dire “Monsieur”
Oui, ces mots ont des traductions “faciles” en français : “Anh” = grand frère, “Chị” = grande sœur, “Em” = petit frère/petite sœur… mais ce ne sont pas des traductions exactes. Ces appellations sont des marqueurs relationnels plus que des rôles familiaux.
La langue vietnamienne encode le respect, la hiérarchie, l’émotion et même l’intention à travers ces mots. Par exemple :
Une femme plus âgée peut appeler une autre “Em” pour lui faire sentir qu’elle est valorisée.
Dans un couple, on s’appelle “Anh” et “Em”, non pas par âge, mais par affection codifiée.
Par modestie, on peut volontairement utiliser une appellation inférieure pour élever l'autre dans la relation.
👉 C’est donc impossible à traduire pleinement, car ce n’est pas ce que vous dites, mais ce que vous exprimez dans la relation.
“Ơi” : Ce Petit Mot Qui Fait Toute la Différence
Le fameux “ơi” (à prononcer "euille") adoucit, interpelle, appelle… avec tendresse. Ajouté à n’importe quel titre, il crée une connivence chaleureuse, un lien culturel fort, une petite caresse sonore dans le tumulte du quotidien.
Un “Em ơi !” dans un restaurant peut faire jaillir un serveur souriant aussi vite qu’un claquement de doigts.
Un “Chị ơi !” dans une boutique, et hop, vous êtes servi avec bienveillance.
Une Langue Qui Révèle Toute une Vision du Monde
Ce système d’appellation reflète la structure sociale vietnamienne :
Famille élargie : tout le monde devient symboliquement un frère, une tante, une mamie.
Respect des aînés : c’est automatique, et ça se sent dans chaque mot.
Lien personnel avant tout : même le vendeur de rue devient Anh ou Chị.
Petit Guide de Survie Linguistique au Vietnam
Tu es perdu ? Voici le cheat code :
Femme adulte ou vendeuse : “Chị ơi !”
Homme adulte : “Anh ơi !”
Serveur(se) plus jeune : “Em ơi !”
Personne âgée : “Ông ơi !” ou “Chị ơi !” (plus doux que “Bà ơi !”)
Enfant : “Con ơi !” ou “Cháu ơi !”
Le “Cảm ơn” qui fait toute la différence
Dire “merci” au Vietnam, ce n’est pas seulement une formule de politesse — c’est un geste fort de respect. Et si vous ajoutez le bon titre après “Cảm ơn”, vous gagnez instantanément en élégance culturelle. Par exemple :
“Cảm ơn em” : merci à une personne plus jeune ou à un serveur/serveuse
“Cảm ơn anh” : merci à un homme un peu plus âgé
“Cảm ơn chị” : merci à une femme adulte
Même si vous parlez en anglais le reste du temps, glisser ces quelques mots en vietnamien à la fin fait toujours son effet. Les Vietnamiens le remarquent immédiatement et l’interprètent comme un signe de respect profond, de curiosité sincère et d’humilité. Et ça, ici, ça ouvre bien plus de portes qu’un simple sourire.
FAQ – Les Appellations Vietnamiennes
Pourquoi tout le monde dit "Ơi" à la fin ?
Parce que c’est une façon douce d’interpeller. Le “ơi” rend l’appel plus poli, plus affectueux. C’est l’âme sonore du Vietnam !
Et si je me trompe d’appellation ?
Pas de panique. Les Vietnamiens sont indulgents. Mieux vaut se tromper gentiment que rester muet comme une carpe.
Puis-je utiliser le prénom de quelqu’un ?
Uniquement si vous êtes très proche, ou si on vous le propose. Sinon, restez dans le cadre culturel.
Comment m’appellera-t-on, moi, l’étranger ?
On vous appellera souvent “anh Tây” (monsieur occidental), “chị Tây”, ou simplement “bạn” (ami). Mais si vous montrez de l’intérêt pour la culture, attendez-vous à être “adopté” avec un titre familial.
Et entre amoureux, on dit quoi ?
Même en couple, on continue souvent à s’appeler “Em” et “Anh”. C’est à la fois mignon et culturellement logique.
Quelle est la particularité phonétique de la langue vietnamienne ?
Le vietnamien est une langue tonale, syllabique et isolante. Chaque mot correspond à une syllabe, et chaque syllabe à un phonème, qui peut être modifié par des tons. La langue utilise un alphabet phonétique enrichi de signes diacritiques.
Quelles sont les difficultés pour un locuteur francophone ?
L’accent tonique est remplacé par des tons. La distinction entre consonne finale et voyelle nasale, ainsi que l’articulation des diphtongues, demande une attention particulière. De plus, certains mots ont une prononciation proche, mais un sens très différent selon l’intonation.
Quel est le rôle des voyelles et consonnes dans la langue ?
Les voyelles et les consonnes forment le squelette phonologique du vietnamien. La langue possède de nombreuses consonnes finales, souvent brèves, et des voyelles orales ou nasales, parfois très différentes des voyelles vocaliques françaises.
Existe-t-il un dictionnaire phonétique du vietnamien ?
Oui, il existe des dictionnaires qui indiquent la transcription latine, la prononciation, et parfois l’alphabet phonétique international (API) pour faciliter l’apprentissage.
Le vietnamien utilise-t-il un alphabet phonétique ?
Il ne suit pas exactement l’alphabet phonétique international, mais son orthographe repose sur une transcription phonologique articulatoire très précise, où chaque lettre correspond à un son. Le point d’articulation, la sonorité, et la nasale des voyelles sont déterminants.
Et pour l'histoire
🇻🇳 De l’idéogramme au rouleau de printemps : petite histoire de l’écriture vietnamienne
Le Viêt Nam, pays de contrastes, de mémoire et de saveurs, possède une histoire linguistique aussi riche que sa cuisine.
Si vous avez déjà dégusté un phở au bœuf, croqué dans des rouleaux de printemps à la crevette ou savouré un bò bún parfumé à la citronnelle, vous avez sans le savoir effleuré une culture aussi savoureuse que complexe.
Car derrière chaque mot, chaque syllabe, se cache un long parcours historique, phonétique et politique.
Des idéogrammes chinois à l’écriture annamite
Pendant plus d’un millénaire, le Viêt Nam a utilisé un système d’écriture dérivé des idéogrammes chinois, appelé chữ Hán pour les textes savants et chữ Nôm pour transcrire le vietnamien vernaculaire. C'était un système complexe, réservé à une élite, peu adapté à la prononciation du peuple. Chaque mot vietnamien, souvent monosyllabique, devait être représenté par un caractère unique, sans lien évident avec sa valeur phonétique.
Dans les régions du Sud, notamment en Cochinchine, ce système était en usage jusque sous l'Indochine française, même si les populations khmères ou d’origine thaï utilisaient parallèlement d'autres écritures.
L’écriture de l’ancien vietnamien s’appelle le chữ Nôm. Ce système d’écriture, aussi appelé autrefois quốc âm (« prononciation nationale »), a été développé à partir du Xe siècle pour transcrire la langue vietnamienne en utilisant et en adaptant les caractères chinois. Le chữ Nôm a permis de noter la langue parlée du peuple vietnamien, notamment dans la littérature et l’administration, jusqu’à ce qu’il soit progressivement remplacé par l’alphabet latin (quốc ngữ) au XXe siècle. Avant le chữ Nôm, le vietnamien était écrit en chữ Hán (caractères chinois classiques), réservés à l’élite lettrée.
Alexandre de Rhodes et la romanisation du vietnamien
C’est au XVIIe siècle que le jésuite Alexandre de Rhodes, en mission dans l’Annam, propose une solution révolutionnaire : transcrire la langue à l’aide de l’alphabet latin. Il crée un système d’écriture phonétique basé sur les consonnes, les voyelles, l’intonation, les syllabes et surtout les signes diacritiques (accents) pour noter les phonèmes tonals.
Cette romanisation, d’abord utilisée par les missionnaires, deviendra officielle sous l’administration coloniale française et sera imposée par l’État communiste au XXe siècle. C’est ainsi que le quốc ngữ, l’écriture actuelle du vietnamien, est née.
Une langue tonale, isolante et précise
Le vietnamien moderne est une langue isolante, ce qui signifie que les mots ne changent jamais de forme. On n’accorde pas, on ne conjugue pas. Mais c’est aussi une langue tonale : l’intonation change le sens d’un mot. Par exemple, ma peut signifier “fantôme”, “mère”, ou “herbe” selon le ton utilisé.
Chaque syllabe correspond à un mot (ou presque), et chaque phonème (unité sonore) est marqué avec précision. Les consonnes finales sont brèves, les voyelles nasales ou longues, et la prononciation doit être chirurgicale, surtout dans le Nord du Vietnam, où les tons sont plus marqués qu’au Sud.
Une cuisine qui dit aussi l’histoire
Curieusement, l’évolution linguistique du Viêt Nam se retrouve jusque dans sa cuisine. Le mot phở, par exemple, vient probablement du mot français “pot-au-feu”, adapté à la phonétique vietnamienne. Les nems, le bò bún, les rouleaux de printemps, les vermicelles de riz, les plats à base de porc, de crevettes ou de citronnelle racontent aussi cette fusion entre influences locales, chinoises, khmères et indochinoises.
Et devinez quoi ? Même ces mots ont suivi le chemin de la transcription : transformés, réécrits, adaptés à l’oralité vietnamienne et au goût des locuteurs.
Une langue vivante, un peuple en mouvement
Aujourd’hui, plus de 90 millions de locuteurs vietnamiens utilisent quotidiennement ce système hérité d’une colonisation mais devenu symbole d’unité. La graphie vietnamienne, bien qu’étrangère à ses ancêtres chinois, est devenue un pilier de l’identité nationale.
Entre alphabet latin, tons, syllabes, valeur phonétique et cours particuliers pour l’apprendre, le vietnamien est une langue moderne… et pleine d’histoire.
Dans quelle rue de Hanoi peut-on encore voir l'ancienne écriture vietnamienne ?
Dans le Vieux Quartier de Hanoi, certaines ruelles réservent encore des traces visibles du passé linguistique du pays. Rue Đông Thành, rue Hàng Bông ou encore certaines vieilles boutiques de la rue Hàng Buôm arborent parfois des enseignes anciennes où subsistent quelques caractères chinois ou des graphies inspirées du chữ Nôm. Ce sont souvent des noms de famille, des formules de bénédiction ou des citations historiques.
On y trouve aussi, parfois, dans les pagodes ou les temples anciens, des inscriptions gravées dans la pierre, qui reflètent la transcription vietnamienne d’époque. Ces traces offrent un véritable voyage dans le temps, témoignant du mélange entre langue orale, transcription savante et expression religieuse. Pour les passionnés de phonétique, ces lieux sont aussi l'occasion d'observer la diversité des graphies, des consonnes et des voyelles anciennes.
Ces endroits sont autant d’occasions de redécouvrir comment l'écriture a évolué au Việt Nam, dans sa forme, sa sonorité et sa richesse articulatoire.
Le Vietnam et la richesse de ses sons : une introduction phonétique
Le vietnamien, langue officielle du Vietnam, fascine par la diversité de ses sons et la complexité de sa phonologie. Pour bien prononcer les mots vietnamiens, il faut comprendre la structure syllabique, les modes d’articulation, et surtout la particularité du système vocalique et tonal.
Phonétique et phonologie vietnamienne
La phonétique du vietnamien se distingue par l’importance des voyelles et des tons. L’alphabet vietnamien, basé sur le latin, compte 29 lettres, dont 12 voyelles et 17 consonnes, auxquelles s’ajoutent des graphèmes particuliers comme â, ê, ô, ơ, ư, et des digrammes tels que ch, ng ou tr. La transcription phonétique permet de représenter précisément la prononciation des mots, en utilisant des symboles phonétiques adaptés à chaque son.
Le système vocalique et les diphtongues
Le vietnamien possède un système vocalique très riche, avec des voyelles courtes, des voyelles longues et de nombreuses diphtongues. Les diphtongues sont des sons complexes formés par la combinaison de deux voyelles dans une même syllabe, comme "ao" ou "ôi". On en compte 28 en vietnamien, ce qui rend la prononciation des voyelles particulièrement variée et parfois difficile pour les apprenants. Distinguer les sons vocaliques, savoir prononcer correctement une voyelle longue ou courte, est essentiel pour éviter les confusions de sens.
Les tons et la prononciation
Le vietnamien est une langue tonale : chaque syllabe porte un ton qui modifie le sens du mot. Il existe six tons dans le dialecte du Nord et cinq dans celui du Sud. Ces tons sont indiqués par des signes diacritiques (accent aigu, accent grave, tilde, crochet, point souscrit) et modifient la hauteur ou la mélodie de la voix lors de la prononciation des mots. La maîtrise de la prononciation des voyelles et des tons permet de distinguer les mots qui, autrement, seraient homographes.
Consonnes, mode d’articulation et cordes vocales
Le système consonantique vietnamien comprend 22 phonèmes, répartis selon leur lieu d’articulation : labiales, dentales, palatales, vélaires, etc. Les consonnes vélaires, par exemple, sont prononcées à l’arrière de la bouche, près du voile du palais. Le mode d’articulation (occlusive, fricative, nasale, etc.) et le voisement (sonore ou non) jouent un rôle clé dans la distinction des sons. Les cordes vocales (dây thanh âm) vibrent pour produire les sons sonores, tandis que les sons sourds se font sans vibration.
Structure syllabique et orthographe phonétique
En vietnamien, la structure syllabique est très régulière : chaque syllabe comprend généralement une attaque (consonne initiale), un noyau vocalique (voyelle ou diphtongue) et parfois une coda (consonne finale), le tout accompagné d’un ton. L’orthographe phonétique, grâce à l’alphabet latin et aux signes phonétiques, permet de transcrire fidèlement la prononciation du mot, ce qui aide à prononcer correctement et à distinguer les sons.
Comparaison avec la phonétique du français
La phonétique du français diffère par l’absence de tons et la présence de voyelles nasales, absentes en vietnamien. De plus, l’enchaînement vocalique est courant en français, alors qu’en vietnamien, chaque syllabe est nettement séparée, souvent introduite par un coup de glotte. La prononciation française et la prononciation du vietnamien exigent donc des adaptations spécifiques lorsqu’on passe d’une langue à l’autre.
Conclusion
Apprendre la prononciation du vietnamien, c’est s’immerger dans un univers de sons, de symboles phonétiques et de nuances vocaliques. Savoir distinguer les sons, utiliser les bons graphèmes, maîtriser la transcription phonétique et comprendre la structure syllabique permet de prononcer correctement les mots et de communiquer efficacement. La phonétique du vietnamien, bien que complexe, devient accessible à force de pratique et d’écoute attentive.
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