Les brûlis au Laos : tradition et défi écologique
Découvrez les brûlis au Laos, entre pratique agricole ancestrale, odeur persistante de fumée, impacts écologiques et regard des voyageurs.
BLOG LAOS
9/25/202517 min temps de lecture
Les brûlis au Laos : tradition et défi écologique
Au Laos, quand la saison sèche s’installe, l’air prend une teinte brumeuse et l’odeur de fumée flotte dans les vallées. Les brûlis, cette pratique agricole ancestrale, marquent chaque année le paysage et le quotidien des habitants. Entre traditions, survie économique et enjeux environnementaux, cette réalité intrigue parfois les voyageurs tout en interrogeant l’avenir des campagnes laotiennes.
Janvier : les premiers feux discrets
Dès la fin de janvier, certains paysans commencent à préparer leurs champs. Les brûlis restent encore ponctuels, limités à des petites parcelles. L’air reste globalement respirable, et les voyageurs ressentent peu d’impact.
Février : le début de la saison des brûlis
En février, la saison sèche s’installe pleinement. Les collines et montagnes commencent à dégager de larges colonnes de fumée. C’est le mois où l’on sent le plus nettement l’odeur âcre du bois brûlé dans l’air. Les paysages se parent d’un voile gris, donnant aux vallées une atmosphère à la fois mystérieuse et oppressante.
Mars : le pic de la fumée
Mars est le mois le plus intense. Les feux se multiplient, parfois incontrôlables. Dans certaines régions du nord, comme Luang Prabang ou Phongsaly, la visibilité peut chuter, et le ciel reste voilé presque en permanence. Les touristes ressentent fortement cette période : paysages masqués, gorge irritée, yeux qui piquent. Pourtant, certains voyageurs s’y intéressent pour comprendre le lien profond entre agriculture, culture et nature.
Avril : les derniers brûlis avant les pluies
En avril, les derniers feux sont allumés avant l’arrivée imminente de la saison des pluies. L’air reste chargé, mais peu à peu, les précipitations viennent apaiser la terre et nettoyer l’atmosphère. Pour les paysans, c’est le moment de semer et d’espérer une récolte suffisante pour nourrir leur famille.
Les principaux types de champs brûlés :
Les brûlis au Laos concernent surtout des champs vivriers utilisés par les paysans pour nourrir leur famille.
🌾 Champs de riz pluvial (riz de montagne)
C’est le plus courant : le riz n’est pas cultivé dans des rizières inondées comme dans les plaines, mais directement sur des pentes.
Après avoir abattu la végétation, les paysans brûlent les résidus pour enrichir temporairement le sol en cendres.
🌽 Champs de maïs
Le maïs est souvent cultivé en alternance avec le riz, car il pousse vite et résiste mieux à certains sols.
C’est une culture importante dans le nord du Laos, parfois destinée à l’exportation (notamment vers la Chine).
🍠 Cultures vivrières secondaires
Manioc, patates douces, haricots, sésame, courges…
Ces cultures servent de complément alimentaire et profitent elles aussi des parcelles brûlées.
☕ Cultures de rente (plus récentes)
Dans certaines régions, des brûlis servent aussi à ouvrir des zones pour le café ou même le teck et l’hévéa (caoutchouc).
Ces pratiques sont souvent encouragées par des investisseurs ou des programmes agricoles, mais elles aggravent la déforestation.
👉 En résumé, ce ne sont pas seulement des « jachères brûlées » mais bien des champs vivriers essentiels, où les familles cultivent ce qu’elles mangent toute l’année. Le brûlis est donc à la fois une question de survie et de culture traditionnelle.
🌱 Une pratique agricole ancestrale
Le brûlis, aussi appelé « slash-and-burn », n’est pas seulement une technique agricole : c’est un héritage transmis de génération en génération par les minorités ethniques montagnardes du Laos. Dans un pays où plus de 70 % de la population vit de l’agriculture, cette méthode répond à une réalité : l’absence de machines agricoles modernes, de routes d’accès ou de moyens financiers pour acheter engrais et semences industrielles.
Sur les pentes abruptes des montagnes, les villageois coupent la végétation, la laissent sécher puis y mettent le feu. Les cendres, riches en minéraux, nourrissent le sol pour quelques saisons. Cela permet de cultiver du riz pluvial, du maïs, mais aussi du manioc et d’autres cultures vivrières.
Pour les communautés, ce n’est pas une pratique archaïque mais une manière de survivre, adaptée à leur environnement difficile. Elle structure aussi la vie sociale : les brûlis rassemblent familles et voisins dans un travail collectif où chaque geste est empreint de tradition.
🔥 L’expérience sensorielle
Voyager au Laos entre février et avril, c’est entrer dans une atmosphère très particulière. La fumée des brûlis enveloppe les vallées d’un voile blanc ou jaunâtre. Le soleil se lève et se couche derrière un halo rougeâtre, comme filtré par un rideau permanent. L’air devient plus lourd, chargé de fines particules qui collent à la peau et aux cheveux.
L’odeur est marquante : un mélange âcre de bois brûlé et de végétation calcinée, qui s’imprègne dans les vêtements et reste longtemps après avoir quitté les zones de brûlis. Cette ambiance, parfois étouffante, peut déranger les voyageurs en quête de paysages limpides. Mais elle confère aussi aux montagnes et aux villages un caractère unique, presque irréel, comme si l’on traversait un décor suspendu entre brume et feu.
⚖️ Entre avantages et limites
Le brûlis a des atouts indéniables pour les paysans : il ne nécessite ni machines, ni engrais coûteux, et permet d’obtenir rapidement une terre cultivable. Pour des familles vivant d’une agriculture de subsistance, c’est une solution efficace à court terme.
Mais cette simplicité a un prix. D’un côté, la fertilité des sols s’épuise vite, obligeant les cultivateurs à déplacer régulièrement leurs parcelles, ce qui fragilise la forêt et accélère la déforestation. D’un autre côté, les feux mal maîtrisés s’étendent parfois au-delà des champs, détruisant faune et flore.
Les conséquences touchent aussi les populations : la fumée provoque une pollution de l’air importante, qui affecte la santé (toux, irritations, maladies respiratoires). Dans les grandes villes comme Luang Prabang ou Vientiane, les habitants ressentent également cette dégradation de l’air, signe que le phénomène dépasse largement les zones rurales.
Ainsi, le brûlis reste une méthode à double tranchant : vital pour la survie économique des paysans, mais problématique pour l’environnement et la santé publique à long terme.
🌫️ Les fumées : un phénomène qui dépasse le Laos
Les fumées des brûlis au Laos ne s’arrêtent pas aux frontières. Portées par les vents saisonniers, elles peuvent voyager sur des centaines de kilomètres et toucher plusieurs pays voisins.
Thaïlande (Nord) : les provinces de Chiang Mai, Chiang Rai et Nan sont régulièrement enveloppées d’un épais brouillard de fumée venu du Laos et de Birmanie. Chaque année, on y enregistre des pics alarmants de pollution atmosphérique (PM2.5).
Vietnam (Nord-Ouest) : certaines zones frontalières comme Điện Biên ou Sơn La connaissent aussi une dégradation de l’air liée aux feux laotiens.
Cambodge : même si le pays pratique lui-même le brûlis, les fumées venues du Laos peuvent se mêler à celles locales, aggravant la pollution saisonnière.
Chine (Yunnan) : dans les zones frontalières, notamment autour de Xishuangbanna, l’air peut être affecté par les fumées venant du nord du Laos et du Myanmar.
👉 Résultat : le phénomène est reconnu comme un problème régional, au point que l’ASEAN (Association des Nations de l’Asie du Sud-Est) a adopté dès 2002 un accord sur la pollution transfrontalière par la brume (ASEAN Agreement on Transboundary Haze Pollution).
🌏 Les pays d’Asie du Sud-Est concernés par le brûlis
Le Laos n’est pas un cas isolé : le brûlis est une pratique largement répandue en Asie du Sud-Est, pour des raisons similaires (agriculture de subsistance, cultures commerciales, manque de moyens modernes). Voici les principaux pays concernés :
Laos : brûlis de riz pluvial, maïs, manioc et cultures vivrières.
Thaïlande (Nord) : très répandu dans les zones montagneuses (riz, maïs, teck).
Myanmar (Birmanie) : pratique courante des minorités ethniques dans les États Shan et Kachin.
Vietnam (Nord-Ouest et Centre) : riz de montagne, maïs et manioc, surtout dans les provinces reculées.
Cambodge : brûlis pour riz et cultures vivrières, mais aussi pour dégager des terres destinées à l’hévéa ou au palmier à huile.
Indonésie (Sumatra, Kalimantan) : cas le plus médiatisé, surtout lié à la culture de palmiers à huile ; provoque chaque année une brume massive qui touche Singapour et la Malaisie.
Malaisie (Bornéo) : pratique locale mais aussi impactée par les feux indonésiens.
Philippines (îles montagneuses du Nord, Mindanao) : brûlis vivrier encore pratiqué dans certaines communautés rurales.
👉 Les seuls pays de la région où le brûlis est marginal ou en net recul sont Singapour et Brunei, du fait de leur petite taille et de leurs politiques environnementales strictes.
📌 En résumé :
Les fumées des brûlis laotiens peuvent atteindre Thaïlande, Vietnam, Cambodge et Chine.
Le brûlis est utilisé dans presque toute l’Asie du Sud-Est, avec des intensités variables selon les pays et les cultures (riz, maïs, manioc, palmiers à huile, hévéa).
🌳 Impact sur l’environnement
Les brûlis transforment profondément les paysages du Laos. À court terme, les cendres enrichissent le sol, mais cette fertilité s’épuise vite. Les paysans doivent alors déplacer leurs cultures, ce qui entraîne une déforestation progressive et la disparition de zones de biodiversité précieuses.
La faune est également touchée : les animaux fuient ou périssent dans les incendies, et les forêts perdent leur capacité à stocker du carbone. En contribuant à la libération massive de CO₂, les brûlis participent au réchauffement climatique mondial. Enfin, la fumée et les particules fines aggravent la pollution atmosphérique, non seulement au Laos, mais aussi dans les pays voisins.
🫁 Impact sur la santé
Pour les habitants, vivre la saison des brûlis signifie respirer un air saturé de particules fines (PM2.5). Ces poussières invisibles pénètrent profondément dans les poumons et augmentent les risques de toux chroniques, asthme, allergies et maladies respiratoires.
Les enfants, les personnes âgées et ceux qui vivent en ville sont les plus vulnérables. À Luang Prabang ou à Vientiane, les indices de qualité de l’air dépassent régulièrement les seuils recommandés par l’OMS. Pour les voyageurs, cette pollution peut aussi provoquer des irritations de la gorge, des yeux qui piquent et une gêne respiratoire.
🌱 Réponses et alternatives
Face à ce problème, le gouvernement laotien et plusieurs ONG tentent d’encourager d’autres pratiques agricoles. Parmi les alternatives :
L’agroforesterie : associer cultures vivrières et arbres pour maintenir la fertilité des sols.
L’agriculture en terrasses : limiter l’érosion sur les pentes et mieux retenir l’eau de pluie.
Les engrais naturels et composts : éviter de dépendre uniquement des cendres.
Ces solutions demandent toutefois du temps, des investissements et une formation des paysans. Beaucoup de familles continuent donc à recourir au brûlis, car c’est la méthode la plus rapide et la moins coûteuse pour assurer leurs récoltes.
✈️ Tourisme pendant la saison des brûlis
Pour les voyageurs, la période février à avril est particulière.
❌ Ce qui est à éviter : si l’on recherche des panoramas dégagés, des treks en montagne avec de belles vues ou une atmosphère pure, mieux vaut éviter ces mois. La fumée peut gâcher la visibilité et rendre certaines activités pénibles.
✅ Ce qui est à voir : pour ceux qui s’intéressent à la culture locale, la saison des brûlis offre une immersion dans la vie des paysans, avec son lot de rituels, d’odeurs et de paysages transformés. Observer cette réalité, c’est comprendre le lien entre traditions rurales et défis modernes.
En résumé, la saison des brûlis n’est pas idéale pour le tourisme de loisir, mais elle peut devenir une expérience de voyage authentique pour qui veut voir le Laos tel qu’il est vraiment, au-delà des cartes postales.
🎎 Coutumes et traditions pendant les brûlis
Les brûlis au Laos ne sont pas de simples gestes agricoles : ils sont entourés de pratiques collectives, de croyances spirituelles et de moments de transmission. Dans les villages, surtout parmi les minorités ethniques comme les Hmong, Khmu ou Akha, cette période est considérée comme une étape essentielle du cycle agricole et social.
👥 Un travail collectif
Le brûlis est rarement une tâche solitaire. Les familles s’organisent en petits groupes pour couper la végétation, laisser sécher les branches, puis déclencher le feu.
Chacun a un rôle : les hommes surveillent la propagation des flammes, les femmes préparent le repas pour les travailleurs, et les enfants participent en aidant à transporter le bois. Ce travail collectif renforce l’entraide entre voisins, car chaque foyer sait qu’il aura besoin du soutien des autres pour ses propres champs.
🙏 Des rituels spirituels
Dans plusieurs communautés, le feu est perçu comme une force ambivalente : nécessaire mais potentiellement destructrice. Avant d’allumer les flammes, il est courant de pratiquer des rites d’apaisement pour demander la protection des esprits de la forêt et des ancêtres.
Des offrandes sont déposées : un bol de riz gluant, quelques gouttes d’alcool de riz (lao lao), parfois des fleurs ou des feuilles.
Un ancien du village peut réciter des prières ou des formules de bénédiction afin que le feu reste contenu et que la récolte soit abondante.
Ces gestes traduisent un profond respect pour la nature et rappellent que l’homme n’est jamais totalement maître de son environnement.
🍚 Fêtes et repas partagés
Une fois le brûlis réussi et la parcelle prête, les villageois se retrouvent souvent autour d’un repas collectif. On partage du riz gluant, des légumes de saison, et parfois de la viande si la famille en a les moyens. L’alcool de riz circule, et la soirée se termine parfois en chants ou en danses traditionnelles. Ces moments festifs symbolisent le début d’un nouveau cycle agricole et renforcent la cohésion de la communauté.
👶 Transmission aux jeunes générations
Le brûlis est aussi une école de vie. Les anciens expliquent aux jeunes comment choisir les parcelles, à quel moment couper les herbes, comment surveiller le feu pour éviter les accidents. Mais ils transmettent aussi des valeurs : respect de la terre, reconnaissance envers les ancêtres, sens de la solidarité.
Même si les autorités cherchent à réduire l’usage du brûlis, cette transmission reste un pilier identitaire pour de nombreuses minorités, car elle relie le geste agricole à une vision du monde où la nature est à la fois ressource et partenaire.
👉 En résumé : les brûlis ne sont pas seulement une méthode agricole, mais un rituel social, spirituel et culturel. Derrière chaque fumée qui s’élève, il y a une communauté qui perpétue ses savoirs, ses croyances et sa manière de vivre en lien avec la nature.
🧭 Recommandations pour les touristes pendant la saison des brûlis
🔍 Avant de partir : bien se préparer
Choisir les bons mois : idéalement éviter février à avril (ou réduire la durée dans ces mois), car c’est le cœur de la saison de fumée.
Vérifier la qualité de l’air : consulte des indices de pollution (PM2,5) dans les zones que tu vas visiter, jour par jour.
Équipement utile : masque filtrant de type N95 / FFP2 pour se protéger des particules fines (simple masque chirurgical ne suffit pas).
Soins de santé : si tu souffres de problèmes respiratoires, tu devrais éviter d’aller dans les zones les plus touchées ou prévoir des traitements d’appoint (inhalateurs, médicaments, etc.).
Plan B : rester flexible sur l’itinéraire ; prévoir de réduire les jours dans les régions plus fumées ; choisir des zones moins élevées (plaines / sud) si possible.
🏞 Sur place : que faire / ne pas faire
Activer d’abord l’observation culturelle : plutôt que d’espérer des paysages nets, tu peux te concentrer sur la vie locale autour des champs brûlés, les villages, les rituels, les témoignages des agriculteurs.
Lever tôt ou en fin de journée : l’air est souvent plus clair le matin ou en fin d’après-midi ; la fumée est parfois moins dense aux heures “froides”.
Choisir les bons sites : éviter les zones trop exposées (collines fortement brûlées), et privilégier des belvédères naturels ou des points de vue protégés.
Respecter les habitants : demander la permission avant de prendre des photos des champs ou des villageois ; être discret lors des brûlis pour ne pas déranger ni influencer leur travail.
Limitez les activités extérieures intensives : moins de randonnées longues ou d’efforts physiques dans les régions très enfumées pour soulager les poumons.
🌐 Voyages organisés proposant des immersions liées aux brûlis ou aux pratiques rurales
Encore aujourd'hui, il n'y a pas beaucoup de circuits majoritairement centrés sur le brûlis, mais plusieurs proposent des immersions rurales, des treks en zones montagneuses ou des tours écotouristiques où tu pourrais combiner observation des pratiques locales (y compris les champs brûlés) :
The Gibbon Experience (séjours dans les cabanes dans les arbres, tyroliennes, immersion en forêt) — Site officiel Gibbon Experience
Laos Ecotourism Travel (trekking, visites de villages et circuits nature) — Laos Ecotourism Travel laosecotourism.com
The Hiker Laos (tour opérateur communautaire, éco-tours, trekking, homestays) — The Hiker thehikerlaos.com
Laos Treks (tours culturels, immersions rurales, circuits dans les haut-plateaux) — Laos Treks laostreks.com
EcoVoyage Laos (tours de 3 jours, treks en nature, séjours en villages) — EcoVoyage Laos – 3-day tours ecovoyagelaos.com
Ecotourism Laos (activités de trekking, circuits via villages guidés) — Ecotourism Laos Trekking ecotourismlaos.com
Les brûlis au Laos sont bien plus qu’une technique agricole : ils incarnent un mode de vie, des traditions ancestrales et une adaptation aux réalités d’un pays montagneux. Mais ils soulèvent aussi de réels défis environnementaux, sanitaires et touristiques. Comprendre cette pratique, c’est voir le Laos autrement : un pays en équilibre fragile entre héritage et modernité, entre survie locale et enjeux globaux.
Pour les voyageurs, la saison des brûlis peut être à la fois une contrainte et une expérience unique. Avant de partir, il est essentiel de s’informer sur la qualité de l’air afin de voyager en toute sécurité.
suivre en temps réel les niveaux de pollution avec :
Le site IQAir – Air Quality Index (données locales fiables et actualisées).
L’application gratuite AirVisual (IQAir), disponible sur iOS et Android, qui permet de consulter l’indice PM2.5 dans chaque ville du Laos et de recevoir des alertes.
Ainsi, chacun peut choisir s’il préfère éviter la période des brûlis… ou au contraire l’intégrer à son voyage comme une immersion dans la réalité quotidienne du Laos.
NB: Le PM2,5 (ou PM2.5 en anglais) désigne des particules fines en suspension dans l’air dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres (soit environ 30 fois plus petit qu’un cheveu humain).
🚬 Pourquoi c’est important ?
Ces particules sont si petites qu’elles pénètrent profondément dans les poumons et même dans la circulation sanguine.
Elles proviennent surtout de la combustion : feux de forêt, brûlis agricoles, gaz d’échappement, charbon, etc.
Le PM2,5 est l’un des indicateurs principaux pour mesurer la qualité de l’air.
🫁 Effets sur la santé
Irritation des yeux et de la gorge.
Problèmes respiratoires (toux, asthme, bronchites).
Maladies cardiovasculaires si exposition prolongée.
Risques accrus pour les enfants, les personnes âgées et celles ayant déjà des problèmes de santé.
📊 Les seuils de référence (OMS)
0–15 µg/m³ (très bon à bon) : pas de risque majeur.
15–50 µg/m³ (moyen à mauvais) : air pollué, peut gêner les personnes sensibles.
50–100 µg/m³ (très mauvais) : dangereux pour la santé à long terme.
100+ µg/m³ (critique) : dangereux pour tout le monde, même à court terme.
👉 Pendant la saison des brûlis au Laos, les valeurs de PM2,5 peuvent largement dépasser les seuils recommandés par l’OMS, atteignant parfois des niveaux considérés comme dangereux.
❓ FAQ sur la pollution atmosphérique et la qualité de l’air
Qu’est-ce que les oxydes d’azote (NOx) et pourquoi sont-ils dangereux ?
Les oxydes d’azote (NOx), dont le dioxyde d’azote (NO₂) et le monoxyde d’azote (NO), sont des polluants atmosphériques produits principalement par le trafic routier, le chauffage résidentiel au fioul ou au gaz, et les moteurs diesel. Ils irritent les voies respiratoires, augmentent la mortalité liée aux maladies pulmonaires et favorisent la formation d’ozone troposphérique et de particules en suspension.
D’où viennent les émissions de dioxyde de soufre (SO₂) ?
Le dioxyde de soufre provient surtout de la combustion de charbon et de pétrole dans les centrales électriques, certaines industries et les chauffages résidentiels. C’est un polluant atmosphérique qui contribue aux pluies acides, irrite les poumons et participe à l’effet de serre indirectement.
Qu’appelle-t-on COV (composés organiques volatils) ?
Les composés organiques volatils (COV) regroupent un ensemble de substances chimiques organiques qui s’évaporent facilement dans l’air. On les retrouve dans les peintures, solvants, produits ménagers, matériaux de construction et même dans l’air intérieur. Ils réagissent avec les oxydes d’azote pour former de l’ozone au niveau du sol, un polluant nocif pour la santé et l’environnement.
Quelle est la différence entre air ambiant, air intérieur et air extérieur ?
Air ambiant : désigne l’air que l’on respire à l’extérieur, influencé par les émissions atmosphériques (trafic, industries, agriculture).
Air extérieur : synonyme d’air ambiant.
Air intérieur : air présent dans les habitations, bureaux et lieux clos, souvent plus polluant qu’à l’extérieur en raison des COV et des matériaux de construction.
Comment les activités humaines influencent-elles les pollutions atmosphériques ?
Les activités humaines (trafic routier, industrie, agriculture, chauffage résidentiel) sont les principales sources d’émissions de polluants :
Oxydes d’azote et dioxyde de soufre issus de la combustion.
Particules en suspension produites par le diesel et le chauffage au bois.
Composés organiques volatils issus des produits chimiques et des solvants.
Ces pollutions atmosphériques s’ajoutent aux phénomènes naturels, aggravant la qualité de l’air ambiant.
Quels sont les effets des polluants atmosphériques sur la santé ?
Les polluants atmosphériques affectent directement les voies respiratoires et le système cardiovasculaire. L’exposition chronique au dioxyde d’azote, au monoxyde de carbone, aux particules en suspension et à l’ozone augmente la mortalité prématurée et les hospitalisations pour maladies respiratoires.
Qu’est-ce qu’un pic de pollution atmosphérique ?
Un pic de pollution survient lorsque la concentration de polluants atmosphériques dépasse les seuils réglementaires en raison de conditions météorologiques défavorables (absence de vent, anticyclones, chaleur). Ces épisodes entraînent une dégradation rapide de l’air ambiant, avec des risques sanitaires accrus, surtout pour les enfants, les personnes âgées et les malades chroniques.
Quels sont les principaux polluants de l’air ?
Les principaux polluants incluent les oxydes d’azote (NOx), le dioxyde de soufre (SO₂), le monoxyde de carbone (CO), l’ozone troposphérique (O₃), les particules en suspension (PM10 et PM2,5), les composés organiques volatils (COV) et certains métaux lourds (plomb, arsenic, mercure). Ces polluants de l’air proviennent de multiples sources de pollution : trafic routier, industries, agriculture et combustibles utilisés pour le chauffage.
Qu’est-ce que le smog et pourquoi est-il dangereux ?
Le smog est un mélange de brouillard et de polluants atmosphériques, principalement les oxydes d’azote, l’ozone et les hydrocarbures non brûlés. Il apparaît souvent lors d’épisodes de pollution en milieu urbain. Ce phénomène pollue l’atmosphère, limite la visibilité et provoque des irritations des yeux, du poumon et des voies respiratoires. Il peut aussi entraîner des décès prématurés, notamment chez les personnes âgées et les asthmatiques.
Quel est le rôle des pollens et des polluants dans les allergies respiratoires ?
Les pollens deviennent plus agressifs en présence de polluants de l’air tels que l’ozone ou les particules fines. Les réactions entre ces polluants gazeux et les pollens peuvent augmenter la pollution et rendre l’air encore plus irritant pour les personnes sensibles. Cela explique pourquoi les asthmatiques et allergiques souffrent davantage lors des pics de pollution.
Comment la pollution de l’air extérieur affecte-t-elle la santé humaine ?
La pollution de l’air extérieur est considérée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme une des premières causes de la pollution liée à la mortalité. L’exposition répétée aux émissions de particules et aux polluants primaires (issus directement des rejets de véhicules, d’industries ou de carburants) entraîne des maladies chroniques, des décès prématurés et des cancers. L’OMS fixe des valeurs-limites pour protéger la santé humaine, mais elles sont souvent dépassées dans les grandes villes.
Quels sont les précurseurs de l’ozone troposphérique ?
L’ozone n’est pas directement émis, c’est un polluant secondaire formé par réaction chimique entre des précurseurs : les oxydes d’azote, les hydrocarbures, le benzène et les composés organiques volatils. Ces réactions se déclenchent sous l’effet du rayonnement solaire. L’ozone, en trop grande concentration, est l’un des polluants de l’air les plus dangereux pour le poumon.
Comment peut-on mesurer et réduire la pollution de l’air ?
La mesure des polluants est réalisée grâce à des stations fixes qui analysent en temps réel la concentration de chaque polluant de l’air (particules, gaz, COV). Pour diminuer la pollution, il faut limiter les émissions de polluants :
Réduire le trafic routier et favoriser les transports propres.
Améliorer la qualité des carburants et développer l’électrique.
Réguler les sources de pollution résidentielles (chauffage au bois, fioul).
Limiter les rejets industriels.
Ces actions permettent de provoquer une diminution de la pollution et de protéger la santé humaine.
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