Cuisine Japonaise : Voyage Gourmand par Régions

Difficile de saisir la cuisine japonaise ? Découvrez-la région par région, son histoire et ses plats emblématiques à déguster.

BLOG JAPON

10/3/202522 min temps de lecture

Le Ramen soupe Japonnaise
Le Ramen soupe Japonnaise

Les Spécialités Régionales du Japon : Voyage Culinaire Inoubliable

Quand on parle de cuisine japonaise, la plupart des gens pensent immédiatement aux sushis, sashimis ou ramen. Pourtant, réduire la gastronomie nippone à ces quelques plats est une erreur : elle est l’une des plus variées et raffinées du monde. La difficulté, c’est que cette richesse peut vite donner l’impression qu’on s’y perd. Entre les influences historiques, les ingrédients locaux et les traditions transmises depuis des siècles, il n’est pas toujours simple de savoir ce qui définit réellement la cuisine japonaise.

Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’au Japon, chaque région possède sa propre identité culinaire. Le climat, la proximité de la mer ou des montagnes, mais aussi l’histoire locale, façonnent des spécialités uniques qui ne se trouvent pas ailleurs. Ainsi, déguster un bol de ramen à Sapporo n’a rien à voir avec le ramen que vous goûterez à Fukuoka ; tout comme les crêpes salées d’Osaka ne ressemblent en rien aux plats délicats servis dans les temples de Kyoto.

👉 Pour vous guider dans ce labyrinthe de saveurs, nous vous proposons un voyage culinaire à travers le Japon, région par région. À chaque étape, vous découvrirez une grande ville, son plat emblématique et l’histoire qui l’accompagne. Pour aller plus loin, vous trouverez également des liens cliquables vers les spécialités ou traditions évoquées.

Préparez vos papilles : de Tokyo à Okinawa, en passant par Osaka, Sapporo ou Kyoto, le Japon se révèle dans l’assiette comme nulle part ailleurs. 🇯🇵🍜🍣

🌏 Voyage culinaire à travers le Japon

🗼 Tokyo (Région du Kantō)

Tokyo, capitale dynamique et carrefour culturel, offre une cuisine aussi variée que ses quartiers. On y trouve les célèbres sushis edomae, préparés avec des poissons frais de la baie de Tokyo, ainsi que des tempuras croustillantes, un plat traditionnel à base de fruits de mer et légumes frits. Le quartier de Tsukishima est reconnu pour son monjayaki, une crêpe de pâte liquide aux ingrédients variés, tandis que Ryogoku propose le copieux chanko nabe, plat favori des lutteurs de sumo. Soba, nouilles de sarrasin chaudes ou froides, sont aussi très populaires, souvent dégustées avec un bouillon savoureux. Tokyo marie habilement tradition et modernité avec une scène culinaire riche et diversifiée à découvrir quartier par quartier.

🍣 L’edomae sushi

Né à Tokyo (anciennement Edo), l’edomae sushi est la quintessence du raffinement. À l’origine, il était préparé avec les poissons et fruits de mer pêchés dans la baie d’Edo. Aujourd’hui encore, on y retrouve ce souci de fraîcheur et de précision : une tranche de poisson parfaitement découpée, déposée sur un riz vinaigré aux saveurs équilibrées, relevée d’une pointe de wasabi. Simple en apparence, mais d’une élégance inégalée.

🥢 Le monjayaki

Moins connu à l’étranger, le monjayaki est un plat typiquement tokyoïte. Il ressemble à l’okonomiyaki, mais sa pâte est plus liquide et cuite directement sur une plaque chauffante au centre de la table. On le déguste à la spatule, encore fumant, souvent en famille ou entre amis. C’est une expérience conviviale qui illustre bien le Tokyo populaire et chaleureux.

🌆 Bonus gourmand

À Tokyo, on trouve aussi :

  • Le tempura, friture légère de légumes et fruits de mer, qui s’est perfectionnée dans la capitale.

  • Les wagashi, petites douceurs japonaises servies avec du thé matcha, notamment dans les quartiers traditionnels comme Asakusa.

👉 Bref, Tokyo, c’est le mélange parfait entre haut raffinement (dans les sushis étoilés de Ginza) et cuisine de rue (dans les quartiers animés comme Shitamachi). Une ville où la gastronomie se vit autant qu’elle se savoure.

💴 Fourchette de prix à Tokyo

🍢 Street food / snacks de marché


Dans les marchés et ruelles animées comme Ameya-Yokochō (Ameyoko Market à Ueno), tu peux grignoter pour quelques centaines de yens.

  • Un takoyaki (4 pièces) coûte environ ¥200 (≈ 1,30 USD) (exemple ici).

  • Une brochette de yakitori ou un plat de yakisoba se trouve entre ¥350 et ¥700 (≈ 2,30 – 4,70 USD) (voir ici).

🍣 Restaurants locaux de milieu de gamme


Pour un bon repas complet dans un restaurant non gastronomique, compte entre ¥3 000 et ¥6 000 (≈ 20 – 40 USD).
Un exemple : 101 ICHI-MARU-ICHI à Asakusa, où un déjeuner tourne autour de ¥1 500 (≈ 10 USD) et un dîner autour de ¥4 000 (≈ 27 USD).

🌟 Restaurants haut de gamme


Tokyo est aussi célèbre pour ses adresses étoilées. Le plus iconique est Sukiyabashi Jirō à Ginza, rendu célèbre par le documentaire Jiro Dreams of Sushi. Ici, le menu dégustation tourne autour de ¥30 000 (≈ 200 – 250 USD) par personne.
Et si tu veux explorer d’autres bonnes adresses sans forcément casser ta tirelire, le guide Michelin Tokyo (section “Affordable”) recense des soba, tonkatsu et izakaya de grande qualité à prix accessibles.

👉 Bref, à Tokyo, tu peux grignoter un snack de rue pour 1,50 USD, déguster un bon dîner pour 30 USD, ou t’offrir une expérience gastronomique de classe mondiale à 250 USD.

🏯 Kyoto (Région du Kansai)

Kyoto, ancienne capitale impériale, est le cœur spirituel du Japon où la cuisine marie esthétique et saisonnalité. La ville est célèbre pour le kaiseki ryori, un repas raffiné et composé de plusieurs petits plats alliant saveurs délicates, couleurs harmonieuses et présentation soignée. Le yudofu, tofu mijoté simple mais délicieux, est très apprécié, notamment en hiver. Les soba garnies de hareng grillé (nishin soba) font aussi partie des spécialités locales. Enfin, l’obanzai, ensemble de petits plats faits maison valorisant les ingrédients de saison, incarne la tradition culinaire quotidienne à Kyoto, reflétant art et simplicité à chaque bouchée.

🍱 Spécialités à ne pas manquer

1) Kaiseki — l’art du repas en saisons

Le kaiseki est la forme la plus raffinée de la cuisine japonaise, et son berceau est Kyoto. Né au XVIᵉ siècle dans le cadre de la cérémonie du thé, il est d’abord une expression de la philosophie zen : sobriété, respect de la nature et saisonnalité. Chaque repas kaiseki est une succession de petits plats (poisson grillé, légumes de saison, sashimi, bouillon clair, riz, pickles…) servis avec un sens poussé de l’esthétique.

L’idée n’est pas de rassasier, mais de proposer un voyage sensoriel où couleurs, textures et saveurs reflètent le moment présent. Manger un kaiseki, c’est comme contempler un jardin japonais en miniature, mais dans son assiette.

Né des rites du thé, le kaiseki enchaîne de petites assiettes pensées pour la saison : bouillons délicats, poissons, légumes de montagne, riz parfumé.

  • Où réserver (haut de gamme) : Kyoto Kitcho Arashiyama — référence absolue. Menus à partir d’env. ¥40 000 (≈ $270) au déjeuner, ¥50 000 (≈ $338) au dîner.

  • Où tester (excellent & plus accessible) : Gion Nanba — kaiseki raffiné en plein Gion (réservation conseillée). Cours typiques annoncés dès env. ¥15 000–¥20 000 (≈ $101–$135) selon la saison et le service.

Fourchette kaiseki à Kyoto (hors boissons) : ¥10 000–¥30 000 (≈ $68–$203) pour du très bon niveau ; bien plus pour les maisons iconiques.

2) Yudōfu — la simplicité zen

Le yudōfu est l’un des plats les plus emblématiques de Kyoto. Il s’agit de cubes de tofu mijotés doucement dans un bouillon clair, servis avec sauces légères (ponzu, graines de sésame, sauce soja).
Historiquement, ce plat est lié aux temples bouddhistes de la ville : il incarnait la simplicité, la pureté et l’esprit zen. Pas de viande, pas d’artifice, seulement le goût naturel du tofu sublimé.

C’est le plat parfait pour ressentir le calme et la spiritualité qui imprègnent Kyoto. Servi souvent dans des restaurants attenants aux temples, il permet de vivre une expérience culinaire et spirituelle à la fois.

Tofu soigneusement choisi, chauffé dans un bouillon clair, servi avec condiments. Minimaliste et apaisant, très lié aux temples.

  • Où goûter : Nanzen-ji Junsei (près du temple Nanzen-ji), adresse emblématique du yudōfu.

  • Budget : env. ¥1 000–¥2 500 (≈ $7–$17) selon le set.

3) Matcha & Wagashi — l’accord sucré-amer

Impossible de quitter Kyoto sans s’arrêter dans une maison de thé. Ici, le matcha (thé vert en poudre) n’est pas qu’une boisson : c’est un rituel. Amer, mousseux, préparé au fouet en bambou, il s’accompagne presque toujours d’un wagashi, une pâtisserie traditionnelle japonaise.

Les wagashi sont de petites œuvres d’art comestibles, façonnées à la main pour évoquer les saisons : fleurs de cerisier au printemps, feuilles rouges en automne, neige en hiver. Fabriqués avec de la pâte de riz (mochi) et de l’anko (pâte de haricot rouge sucrée), ils équilibrent parfaitement l’amertume du thé.

Pâtisseries traditionnelles (an, mochi, yōkan) + thé vert battu. L’équilibre Kyoto par excellence.

  • Où faire une vraie pause thé : Ippodo Tea – boutique & salon Kaboku (centre-ville).

  • Budget : set matcha + douceur dès ¥500–¥2 000 (≈ $3.50–$13.50).

4) Obanzai & trésors du quotidien

Le mot obanzai désigne la cuisine traditionnelle et familiale de Kyoto. Contrairement au kaiseki, qui est aristocratique et cérémonial, l’obanzai est simple, chaleureux et quotidien.
On y trouve des plats mijotés, des légumes de saison (souvent marinés en tsukemono), du tofu, du poisson grillé. Les recettes respectent deux règles : utiliser des produits locaux et éviter le gaspillage.

C’est une cuisine qui raconte la vie ordinaire des habitants de Kyoto : humble, nutritive, mais pleine de goût. Dîner dans un petit restaurant d’obanzai, c’est avoir l’impression d’être accueilli dans une maison japonaise.

Cuisine “maison” de Kyoto : petits plats de légumes (souvent marinés), tofu, poissons délicats. Souvent proposés en set dans de petites échoppes autour de Gion ou Kawaramachi.

  • Budget : set simple ¥900–¥1 500 (≈ $6–$10) ; bistrot soigné ¥8 000–¥12 000 (≈ $54–$81) le soir.

🛍️ Street food & marché

  • Le Marché Nishiki — “la cuisine de Kyoto” : galerie couverte de 400 ans, stands de sashimi, tamagoyaki, tsukemono, anguilles grillées, mochis…
    Visite & infos : Site officiel de Nishiki Market
    Repérer des échoppes : Liste des commerces (sélection)

  • Budget sur place : snack ¥200–¥800 (≈ $1.35–$5.41), petit bol/assiette ¥1 000–¥1 500 (≈ $6.76–$10.14).

📌 Exemple “marché + resto bien noté” (avec liens)

🍜 Osaka (Région du Kansai)

Surnommée la “cuisine du Japon” (Tenka no Daidokoro), Osaka est la capitale de la gourmandise et du plaisir culinaire. Ici, la nourriture se vit comme une fête : on parle même de kuidaore, une expression locale qui signifie littéralement “manger jusqu’à tomber”.
Contrairement à Kyoto où la cuisine est raffinée et contemplative, Osaka propose une gastronomie populaire, généreuse et conviviale. C’est la ville idéale pour plonger dans l’univers de la street food japonaise.

🥞 Okonomiyaki — la crêpe à tout faire

L’okonomiyaki est sans doute le plat emblématique d’Osaka. Son nom signifie “grillé comme vous l’aimez”, et c’est exactement ça : une grande crêpe salée composée de chou râpé, de pâte, d’œuf et d’ingrédients variés (porc, crevettes, poulpe, fromage…). Elle est cuite sur une plaque chauffante (teppan) et nappée de sauce sucrée-salée, de mayonnaise japonaise et de copeaux de bonite dansants.

  • Prix : env. ¥800 à ¥1 500 (≈ $5.50 – $10).

  • Où goûter : dans le quartier Dotonbori ou au restaurant Mizuno (une institution locale, souvent avec file d’attente).

🐙 Takoyaki — les boules gourmandes au poulpe

Autre star d’Osaka, le takoyaki : petites boules de pâte garnies de morceaux de poulpe, cuites dans un moule rond. Servies brûlantes, elles sont recouvertes de sauce, de mayonnaise et de katsuobushi (flocons de bonite séchée). Croquantes dehors, fondantes dedans : c’est le snack parfait à grignoter en marchant dans Dotonbori ou le marché Kuromon Ichiba.

  • Prix : env. ¥400 à ¥700 (≈ $3 – $5) pour 6 à 8 pièces.

  • Où goûter : Takoyaki Wanaka ou Aizuya (l’inventeur du takoyaki, ouvert depuis 1933).

🍢 Kushikatsu — brochettes panées et frites

Le kushikatsu (ou kushiage) est une spécialité d’Osaka née dans le quartier populaire de Shinsekai. Ce sont des brochettes de viande, poisson, légumes ou fromage, panées et frites, servies avec une sauce brune légèrement sucrée.
La règle d’or : ne jamais tremper deux fois sa brochette dans la sauce partagée !

  • Prix : env. ¥100 à ¥200 (≈ $0.70 – $1.50) la brochette.

  • Où goûter : Daruma Shinsekai est l’adresse la plus connue pour découvrir cette spécialité dans son quartier d’origine.

🍜 Kitsune Udon — douceur et simplicité

Si Osaka est la ville des saveurs généreuses, elle a aussi ses plats réconfortants. Le kitsune udon est un bol de nouilles udon épaisses, servies dans un bouillon clair légèrement sucré, avec une poche de tofu frit (aburaage).
La légende raconte que c’est le plat préféré des renards (kitsune en japonais), créatures spirituelles messagères de la divinité Inari.

  • Prix : env. ¥500 à ¥1 000 (≈ $3.50 – $7).

  • Où goûter : Usami-tei Matsubaya (fondé en 1884, considéré comme le créateur du kitsune udon).

🛍️ Street food & marchés

  • Dotonbori : le quartier le plus vivant d’Osaka, illuminé par les enseignes géantes et rempli de stands de street food.

    (Découvrir Dotonbori)

  • Kuromon Ichiba Market : surnommé la “cuisine d’Osaka”, ce marché couvert propose poissons, viandes wagyu, takoyaki et snacks locaux.

    (Kuromon Market)

Budget street food à Osaka : ¥500 à ¥1 500 (≈ $3.50 – $10) pour manger à sa faim en multipliant les snacks.

🍽️ Expériences culinaires à Osaka

  • Street food : takoyaki à Wanaka (¥400 ≈ $3), okonomiyaki dans une échoppe de Dotonbori (¥1 000 ≈ $7).

  • Milieu de gamme : dîner complet avec plusieurs plats (okonomiyaki + kushikatsu + bière) autour de ¥3 000–¥5 000 (≈ $20 – $35).

  • Restaurant spécialisé : kushikatsu chez Daruma (compter ¥2 000 ≈ $14 pour 10 brochettes et boissons).

  • Expérience complète : soirée dans un izakaya du centre-ville, dès ¥6 000 (≈ $40).

👉 À Osaka, la nourriture est partout, dans la rue comme dans les izakaya. Ici, on mange debout, entre amis, dans une ambiance bruyante et joyeuse. C’est la ville qui incarne le mieux le mot kuidaore : manger sans retenue, juste pour le plaisir.

❄️ Sapporo (Île d’Hokkaidō)

Située au nord du Japon, Sapporo est la capitale de l’île d’Hokkaidō. Ici, les hivers rigoureux ont façonné une cuisine nourrissante et généreuse, idéale pour affronter le froid. Connue pour ses produits laitiers, ses fruits de mer et son ramen au miso, Sapporo est aussi un haut lieu de la bière japonaise, avec une tradition brassicole qui rayonne dans tout le pays.

🍜 Le miso ramen — l’âme chaude de Sapporo

Inventé dans les années 1950 à Sapporo, le miso ramen est devenu la spécialité emblématique de la ville. Son bouillon riche, à base de pâte de miso, est souvent agrémenté de maïs, beurre, germes de soja et tranches de porc grillé (chashu).
C’est un plat parfait pour se réchauffer lors du célèbre Festival de la neige de Sapporo.

  • Prix : env. ¥800–¥1 200 (≈ $5.50 – $8.50).

  • Où goûter : Ramen Alley (Ganso Sapporo Ramen Yokocho) — une ruelle mythique regroupant une quinzaine de petits restaurants dédiés au ramen.

🦀 Crabe géant, oursins et fruits de mer d’Hokkaidō

Hokkaidō est réputée dans tout le Japon pour la qualité de ses fruits de mer. À Sapporo, impossible de manquer les crabes géants (kani), déclinés en soupe, sashimi ou grillés. L’oursin (uni) et les coquilles Saint-Jacques sont également des trésors locaux, souvent servis dans des bols de riz garnis (kaisendon).

  • Prix : un bol de riz aux fruits de mer coûte env. ¥2 000–¥4 000 (≈ $14 – $27).

  • Où goûter : Nijo Market — marché central de Sapporo, parfait pour découvrir les produits de la mer dès le matin.

🍛 Soup curry — le plat moderne et épicé

Né à Sapporo dans les années 1970, le soup curry est un curry léger et épicé, servi dans un bouillon parfumé avec des légumes colorés, parfois du poulet rôti ou des fruits de mer. Contrairement au curry japonais classique (épais et doux), celui-ci est plus liquide et relevé.

  • Prix : env. ¥1 000–¥1 500 (≈ $7 – $10).

  • Où goûter : Garaku Soup Curry — l’une des adresses les plus populaires en ville.

🍺 La bière de Sapporo — une institution

Impossible d’évoquer Sapporo sans parler de sa bière. Fondée en 1876, la brasserie Sapporo est la plus ancienne du Japon. Sa bière blonde légère et rafraîchissante est devenue l’une des plus exportées au monde.
La ville possède même un musée consacré à cette boisson : le Sapporo Beer Museum, installé dans une ancienne brasserie en briques rouges, où l’on peut découvrir l’histoire de la bière japonaise et déguster des pintes fraîchement tirées.

  • Prix : une bière en bar local ~ ¥500–¥800 (≈ $3.50 – $5.50) ; une dégustation au musée coûte env. ¥600 (≈ $4).

  • Où goûter : Sapporo Beer Garden & Museum — un lieu unique où déguster bière et spécialité locale de jingisukan (mouton grillé sur une plaque chauffante).

🛍️ Street food & ambiance

Budget street food : ¥500–¥1 500 (≈ $3.50 – $10).
Repas complet avec bière et spécialité locale : ¥3 000–¥5 000 (≈ $20 – $34).

👉 À Sapporo, la cuisine se veut réconfortante, généreuse et festive. Entre un bol fumant de miso ramen, un plateau de crabe géant et une chope de bière Sapporo bien fraîche, la ville offre un parfait équilibre entre authenticité locale et convivialité gourmande.

🌋 Fukuoka (Île de Kyūshū)

Située au bord de la mer, Fukuoka est une ville dynamique où l’on vit dehors, surtout la nuit grâce à ses fameux yatai (stands de rue). Ici, la gastronomie est à la fois authentique, généreuse et accessible. Fukuoka est surtout connue pour son ramen au tonkotsu, mais elle regorge aussi de spécialités locales à base de poisson, de fruits de mer et de produits relevés.

🍜 Tonkotsu ramen — le roi de Fukuoka

Le tonkotsu ramen (ou Hakata ramen) est le plat emblématique de Fukuoka. Son bouillon, épais et crémeux, est obtenu en faisant mijoter longuement des os de porc jusqu’à en extraire toute la saveur et le collagène. Servi avec des nouilles fines et droites, il est garni de porc braisé (chashu), de ciboulette, de gingembre mariné et d’ail.

Ce ramen a une particularité : on peut commander des portions supplémentaires de nouilles (kaedama) pour rallonger le repas.

  • Prix : env. ¥700–¥1 000 (≈ $5 – $7).

  • Où goûter : Ichiran Ramen — chaîne originaire de Fukuoka, connue pour ses box individuelles où l’on déguste son ramen en silence.
    Autre adresse culte : Ippūdō — fondée à Fukuoka en 1985, aujourd’hui célèbre dans le monde entier.

🐟 Mentaiko — le goût épicé de la mer

Le mentaiko est une autre spécialité de Fukuoka : il s’agit d’œufs de morue marinés, souvent relevés de piment. Servi sur du riz chaud, en accompagnement de pâtes japonaises (mentaiko pasta), ou encore dans des onigiri, il apporte une touche piquante et iodée typique de la région.

  • Prix : env. ¥500–¥1 500 (≈ $3.50 – $10) selon la préparation.

  • Où goûter : au Marché Yanagibashi ou dans de nombreux restaurants locaux qui en font leur garniture phare.

🥟 Gyoza de Hakata — petites bouchées grillées

Les gyoza de Fukuoka sont différents de ceux du reste du Japon : beaucoup plus petits, mais tout aussi savoureux. Farcis de porc et de légumes, ils sont grillés à la perfection et se mangent en bouchées rapides, souvent accompagnés de bière locale.

  • Prix : env. ¥300–¥600 (≈ $2 – $4) la portion de 6 à 10 gyoza.

  • Où goûter : dans un yatai (stand de rue) ou dans les izakaya autour de Nakasu.

🍢 Les yatai — l’âme nocturne de Fukuoka

Ce qui distingue Fukuoka des autres villes, ce sont ses yatai, ces stands de rue qui s’installent le soir le long des rivières et des rues animées. On y trouve de tout : ramen, yakitori, oden, tempura, gyoza… L’ambiance est conviviale, on discute avec les locaux, on boit une bière ou un shochu, et on profite de la vie nocturne.

  • Prix : un repas complet dans un yatai coûte env. ¥1 000–¥3 000 (≈ $7 – $20).

  • Où aller : Nakasu Yatai District — le quartier le plus connu, au bord de la rivière Naka.

🍺 La boisson locale : Asahi & shōchū

Si la bière Asahi et la bière Sapporo sont très présentes, à Fukuoka on aime aussi le shōchū, un alcool distillé plus léger que le saké, souvent servi avec de l’eau ou du thé. C’est l’accompagnement parfait pour un plat de gyoza ou de ramen.

  • Prix : une bière en yatai ~ ¥500 (≈ $3.50) ; un verre de shōchū ~ ¥400–¥700 (≈ $3 – $5).

🛍️ Marchés & expériences

  • Yanagibashi Market— le marché principal de Fukuoka, surnommé la “cuisine de Fukuoka”, où l’on trouve du mentaiko frais, des fruits de mer et de la street food.

  • Nakasu Yatai District — pour l’expérience unique des stands de rue nocturnes.

👉 Fukuoka, c’est le Japon gourmand et chaleureux par excellence : un bol fumant de tonkotsu ramen, une bouchée de gyoza croustillant, un onigiri au mentaiko et une bière fraîche dans un yatai animé. Ici, la cuisine est avant tout un moment de partage et de convivialité.

🏙️ Nagoya (Région du Chūbu)

Troisième plus grande ville du Japon, Nagoya est souvent vue comme un hub industriel, mais pour les gourmets, c’est une étape incontournable. Ici, la cuisine est marquée par l’utilisation du miso rouge (hatcho miso), une pâte fermentée au goût plus profond et corsé que le miso classique. Nagoya est aussi le paradis des amateurs de plats réconfortants et d’anguille grillée.

🐟 Hitsumabushi — l’art de déguster l’anguille

Le plat roi de Nagoya est sans doute le hitsumabushi, une anguille grillée (unagi) servie sur un lit de riz dans un grand bol laqué. Mais ce qui le rend unique, c’est la manière de le manger en trois étapes :

  1. On commence par déguster l’anguille nature, pour profiter de son goût caramélisé.

  2. Ensuite, on ajoute des condiments (wasabi, algues, ciboule).

  3. Enfin, on verse un bouillon chaud (ochazuke) pour transformer le plat en soupe réconfortante.

C’est une expérience culinaire et ludique, où chaque bouchée change le goût du plat.

  • Prix : env. ¥3 000–¥5 000 (≈ $20 – $34).

  • Où goûter : Atsuta Horaiken — institution de Nagoya, réputée comme l’un des meilleurs spots pour ce plat.

🥩 Miso katsu — tonkatsu version Nagoya

Le miso katsu est la variante locale du fameux tonkatsu (porc pané et frit). Ici, au lieu de la sauce brune sucrée classique, la viande est nappée d’une sauce épaisse et corsée à base de miso rouge.
Le résultat : une saveur puissante, légèrement sucrée-salée, qui fait la fierté de Nagoya.

  • Prix : env. ¥1 000–¥2 000 (≈ $7 – $14).

  • Où goûter : Yabaton — chaîne culte de Nagoya, spécialisée dans le miso katsu depuis 1947.

🍗 Tebasaki — ailes de poulet épicées

Les tebasaki sont des ailes de poulet frites puis enrobées d’une sauce sucrée-épicée et saupoudrées de poivre et de sésame. Contrairement aux karaage (poulet frit en morceaux), les tebasaki sont croustillants et juteux à la fois. Ils sont devenus l’une des spécialités de Nagoya, parfaites pour accompagner une bière fraîche.

  • Prix : env. ¥500–¥1 000 (≈ $3.50 – $7) pour une portion de 5 pièces.

  • Où goûter : Sekai no Yamachan — izakaya emblématique, célèbre dans tout le Japon pour ses tebasaki.

🍜 Kishimen — les nouilles plates de Nagoya

Le kishimen est une spécialité simple mais unique : ce sont des nouilles udon plates et larges, servies dans un bouillon clair avec soja, mirin et garnitures (épinards, champignons, kamaboko). Leur texture est moelleuse et leur goût délicat, parfait pour un repas rapide.

  • Prix : env. ¥600–¥1 000 (≈ $4 – $7).

  • Où goûter : dans la gare de Nagoya elle-même, où de nombreux stands en servent aux voyageurs pressés.

🛍️ Street food & ambiance locale

  • Osu Shopping Street— quartier commerçant vivant avec de nombreux stands de street food.

  • Spécialités à grignoter : tenmusu (onigiri garni de tempura de crevette), dango (brochettes sucrées), et snacks locaux à base de miso.

Budget street food : ¥500–¥1 500 (≈ $3.50 – $10).
Repas complet dans un restaurant : ¥2 000–¥4 000 (≈ $14 – $27).

👉 À Nagoya, chaque plat raconte une identité forte : la profondeur du miso rouge, la générosité des tebasaki, le raffinement du hitsumabushi. Une étape gourmande où tradition et audace se rencontrent, idéale pour ceux qui veulent explorer une cuisine japonaise moins connue, mais inoubliable.

🎇 Hiroshima (Région du Chūgoku)

Au-delà de son histoire tragique, Hiroshima est aujourd’hui une ville vibrante qui séduit par sa cuisine. Située en bord de mer intérieure de Seto, elle bénéficie de produits frais et de recettes uniques. Deux spécialités dominent : l’okonomiyaki à étages, différent de celui d’Osaka, et les huîtres, élevées dans les eaux de la région depuis des siècles.

🥞 Okonomiyaki façon Hiroshima — la crêpe à étages

Contrairement à Osaka où tous les ingrédients sont mélangés, à Hiroshima l’okonomiyaki est construit en couches successives :

  • une fine crêpe de pâte,

  • du chou émincé,

  • des pousses de soja,

  • des nouilles (soba ou udon),

  • parfois de la viande, des fruits de mer ou du fromage,

  • puis une généreuse couche de sauce okonomiyaki et de mayonnaise japonaise.

Résultat : un plat copieux et savoureux, considéré comme le plat fétiche des habitants.

  • Prix : env. ¥800–¥1 200 (≈ $6 – $9).

  • Où goûter : Okonomimura — un bâtiment entier consacré à l’okonomiyaki avec plus de 20 échoppes spécialisées.

🦪 Les huîtres d’Hiroshima — un trésor de la mer intérieure

Hiroshima produit près de 70 % des huîtres du Japon. Leur chair est charnue, douce et iodée, et elles se dégustent de mille façons : grillées sur charbon, frites en kaki furai, crues avec un filet de citron ou servies dans un nabe (fondue japonaise).
Chaque hiver, la ville organise même un festival de l’huître où les visiteurs viennent les déguster fraîchement sorties de l’eau.

  • Prix : une assiette de 3–4 huîtres grillées coûte env. ¥500–¥1 000 (≈ $3.50 – $7).

  • Où goûter : Miyajima Island — l’île sacrée proche d’Hiroshima, célèbre pour ses stands d’huîtres grillées.

🍜 Tsukemen d’Hiroshima — ramen pimentés à tremper

Moins connus à l’international, les Hiroshima tsukemen sont des nouilles servies froides, que l’on trempe dans un bouillon rouge et épicé. Chacun peut ajuster son niveau de piment, ce qui en fait un plat très apprécié l’été.

  • Prix : env. ¥700–¥1 000 (≈ $5 – $7).

  • Où goûter : Bakudanya — restaurant culte de Hiroshima spécialisé dans ce plat.

🍛 Hiroshima-style curry & anago meshi

  • Curry d’Hiroshima : influencé par les saveurs maritimes, parfois agrémenté d’huîtres ou de fruits de mer.

  • Anago meshi : anguille de mer grillée servie sur riz, spécialité de Miyajima, plus légère que l’unagi traditionnel.

  • Prix : plats autour de ¥1 000–¥2 500 (≈ $7 – $17).

🛍️ Street food & lieux gourmands

Budget street food : ¥500–¥1 500 (≈ $3.50 – $10).
Repas complet avec okonomiyaki + huîtres + bière : ¥3 000–¥4 500 (≈ $20 – $30).

👉 Hiroshima, c’est une cuisine conviviale et généreuse, qui reflète l’esprit de reconstruction de la ville : simple, savoureuse et profondément ancrée dans son terroir maritime. Entre un okonomiyaki à étages brûlant et une huître grillée dégustée face au sanctuaire de Miyajima, la ville se découvre à travers ses saveurs autant que par son histoire.

🏝️ Okinawa (Région des Ryūkyū)

Située bien au sud de l’archipel japonais, Okinawa a longtemps été un royaume indépendant avant de rejoindre le Japon. Son histoire, marquée par des échanges avec la Chine et plus récemment avec les États-Unis (présence militaire), a donné naissance à une cuisine unique, différente du reste du pays.
Surnommée “l’île de la longévité”, Okinawa est aussi connue pour la santé et la vitalité de ses habitants, largement liées à leur alimentation.

🥬 Goya champuru — le sauté emblématique

Le plat le plus connu d’Okinawa est le goya champuru. “Champuru” signifie “mélange” en dialecte local. Il s’agit d’un sauté de légumes, tofu, œuf et morceaux de viande ou de poisson. L’ingrédient phare est le goya (concombre amer), réputé pour ses bienfaits sur la santé.

  • Prix : env. ¥700–¥1 200 (≈ $5 – $8.50).

  • Où goûter : dans n’importe quel petit restaurant local (shokudō) ou izakaya de Naha.

🍖 Rafute — le porc mijoté

Autre spécialité incontournable : le rafute, poitrine de porc longuement mijotée dans une sauce à base de soja, sucre et awamori (alcool local). La viande devient fondante et caramélisée, presque confite. Hérité de la cuisine chinoise, ce plat symbolise l’influence continentale sur Okinawa.

  • Prix : env. ¥1 000–¥1 800 (≈ $7 – $12).

  • Où goûter : Uraniwa à Naha, réputé pour ses plats traditionnels d’Okinawa.

🍲 Okinawa soba — les nouilles de l’île

Contrairement aux soba du Japon (à base de sarrasin), les Okinawa soba sont des nouilles épaisses à base de farine de blé. Servies dans un bouillon clair de porc et de bonite séchée, elles sont garnies de porc braisé et de ciboule. C’est un plat réconfortant, simple et typiquement insulaire.

  • Prix : env. ¥500–¥900 (≈ $3.50 – $6.50).

  • Où goûter : Shuri Soba, l’une des adresses emblématiques de Naha.

🍹 Awamori — l’alcool des Ryūkyū

Spécifique à Okinawa, l’awamori est un alcool distillé à base de riz long importé de Thaïlande, vieilli parfois plusieurs années. Plus fort que le saké, il se boit pur, avec de l’eau, ou allongé avec de la glace.
L’awamori fait partie intégrante de la culture festive d’Okinawa et accompagne parfaitement les plats locaux.

  • Prix : un verre en izakaya ~ ¥500–¥800 (≈ $3.50 – $5.50).

  • Où goûter : Awamori Shuzo Distilleries proposent des visites et dégustations.

🛍️ Street food & ambiance

À Okinawa, on trouve aussi de nombreuses influences américaines dans la nourriture de rue :

  • taco rice (riz recouvert de viande hachée, fromage, sauce tomate façon tacos mexicains),

  • hamburgers d’Okinawa, devenus célèbres dans certaines échoppes proches des bases américaines.

    Visit Okinawa Japan – guide officiel pour découvrir Okinawa, ses îles, sa culture, et ses activités.

  • Awamori Shuzo - Shinzato Distillery – découverte de l'une des plus anciennes distilleries d’Awamori à Okinawa, produisant cette boisson locale emblématique.

Budget street food : ¥500–¥1 200 (≈ $3.50 – $8.50).
Repas complet avec rafute + soba + awamori : ¥2 500–¥4 000 (≈ $17 – $27).

👉 Okinawa, c’est un monde à part : une cuisine tropicale et métissée, entre influences japonaises, chinoises et américaines. Ici, chaque plat reflète une identité unique, tournée vers la convivialité et la santé. Entre un sauté de goya champuru, un bol de soba fumant et un verre d’awamori, vous découvrez une autre facette du Japon — plus exotique, plus colorée, mais tout aussi passionnante.

🍶 Conclusion générale : un avant-goût du Japon culinaire

Au fil de ce voyage gourmand, nous avons parcouru le Japon région par région, de Tokyo et ses sushis élégants jusqu’à Okinawa et sa cuisine métissée, en passant par Kyoto, Osaka, Sapporo, Fukuoka, Nagoya et Hiroshima. Vous avez découvert des plats emblématiques, des histoires locales, et peut-être ressenti l’esprit de chaque ville à travers sa manière de cuisiner.

Mais il est important de rappeler que nous n’avons fait qu’effleurer la richesse de la gastronomie japonaise. Le Japon est un véritable trésor culinaire où chaque région, chaque saison et parfois même chaque village possède sa spécialité.

👉 Nous aurions aussi pu parler :

  • du bœuf de Kobe ou du wagyū, viande persillée mondialement célèbre, symbole de luxe et de tendreté,

  • du kaisendon de Hokkaidō, bol de riz recouvert de sashimi ultra-frais,

  • des ramen variés (shōyu à Tokyo, shio à Hakodate, miso à Sapporo, tonkotsu à Fukuoka…),

  • du tempura d’Edo, friture fine et croustillante qui sublime légumes et fruits de mer,

  • des donburi (bols de riz garnis) comme l’oyakodon (poulet et œuf) ou le katsudon (porc pané),

  • des yakitori (brochettes de poulet grillées) dégustées dans les izakaya,

  • ou encore des wagashi raffinés qui changent avec les saisons.

Chaque plat japonais raconte une histoire : celle d’un terroir, d’un climat, d’une tradition ou d’un savoir-faire transmis de génération en génération.

✨ En résumé : La cuisine japonaise est bien plus qu’une série de recettes, c’est une culture vivante, un art qui reflète l’âme de chaque région. Ce que nous avons partagé ici n’est qu’une introduction : une invitation à explorer davantage, que ce soit lors d’un voyage au Japon ou en dégustant ces plats dans un restaurant près de chez vous.

🥢 Alors, prêt(e) à poursuivre le voyage ?